Ouagadougou, 30 déc. 2021 (AIB)-Les attaques terroristes se sont intensifiées en 2021, avec la perte de nombreuses personnes, un flux record de déplacées internes et la fermeture de nombreuses infrastructures éducatives et sanitaires sur toute l’étendue du territoire national.
Les attaques terroristes qui ont démarré en 2015 au Burkina Faso se sont poursuivies en 2021 avec leurs lots d’assassinat, de blessés et de déplacées. Elles ont fait depuis 2015, près de 2000 morts civils et militaires.
Il y a eu lieu, entre autres, la mort de 132 personnes le 5 juin dernier dans l’attaque terroriste de Solhan (Sahel) selon des chiffres officiels, le décès de 11 policiers le 21 juin dernier, dans une embuscade à Balsalogo (Centre-Nord).
On retiendra également la mort de 57 civils et militaires le dimanche 14 novembre 2021, dans l’attaque contre le détachement de gendarmerie d’Inata (Sahel) et celle de Kelbo (Centre-Nord, 20 morts) à la même date.
Les assaillants ont aussi fait 5 morts au mois de novembre 2021 dans une attaque contre le détachement du Groupement des compagnies républicaines de sécurités (GCRS) et du Poste de police frontière (PPF), basés à Dî dans la province du Sourou.
Les terroristes ont par ailleurs fait 19 victimes lors de leur forfait contre le détachement de la gendarmerie de Foulbé (Centre-Nord) le 21 novembre dernier.
Le jeudi 23 décembre 2021 sur l’axe Titao-Ouahigouya (Nord), le célèbre résistant, Ladji Yoro et 41 personnes ont été tués dans une attaque terroriste dans la province du Lorum.
Parmi ses multiples attaques terroristes, ce sont celles de Solhan (132 morts) et d’Inata (53 victimes) qui ont enregistrés un bilan lourd en 2021 depuis l’avènement du phénomène terroriste au Burkina.
Mais celle d’Inata a relevé de graves dysfonctionnements, au sein de l’armée burkinabè dans la lutte contre les « forces du mal » provocant ainsi une colère générale des populations.
Le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, à l’occasion de son message du 25 novembre dernier, a annoncé des reformes au niveau du ministère de la Défense pour répondre aux préoccupations de ses concitoyens en matière de sécurité.
Cette montée de violence a entrainé l’augmentation des déplacées sur l’étendue du territoire national.
Selon le Conseil national de secours d’urgence et de réhabilitation (CONASUR), 1 481 701 Personnes déplacées internes (PDI) ont été enregistrées, à la date du 31 octobre 2021 dans le pays.
On note aussi la fermeture de plus de 2 682 écoles, déscolarisant près de 350 mille élèves, à la date du 25 octobre 2021, selon le ministère en charge de l’Education nationale.
Selon le bureau de l’ONU pour la Coordination des affaires humanitaires (OCHA), en septembre 2021, 321 dispensaires locaux étaient fermés privant 810 mille personnes des soins de santé.
Notons que les attaques récentes (Solhan et Inata) ont créé une onde de choc au niveau de la population avec l’organisation des marches dans les villes de Ouagadougou, Bobo Dioulasso, Fada N’Gourma, Dori, Tito pour réclamer plus de quiétude, face à la dégradation sécuritaire.
Ces différentes manifestations se sont déroulées entre le mois de juillet et novembre 2021.
Pour répondre à cette crise sécuritaire, le président du Faso, Roch Kaboré a opéré, entre fin novembre et mi-décembre 2021, des changements au niveau de la hiérarchie militaire pour lutter contre le terrorisme.
Dans la même perspective, un nouveau Premier ministre en la personne de Lassina Zerbo a été désigné par le chef de l’Etat, le vendredi 10 décembre dernier.
Ce dernier a formé « un gouvernement resserré » de 25 membres qui a pour mission d’œuvrer à résorber le problème sécuritaire.
