Ouagadougou, 25/12/2024 (MAP) – Quatre fonctionnaires burkinabè, reconnus coupables de détournement de fonds publics, enrichissement illicite et blanchiment de capitaux, ont été condamnés mardi par le tribunal de grande instance de Ouagadougou à des peines allant de 6 à 15 ans de prison ferme, au terme d’un procès diffusé à la télévision et à la radio publiques.
Les sommes, détournées en imitant des signatures sur plusieurs centaines de chèques du Trésor public, s’élèvent à 2,8 milliards de francs CFA (4,2 millions d’euros), selon des médias locaux.
Les quatre fonctionnaires ont reconnu avoir détourné, entre 2023 et 2024, des fonds devant servir à la prise en charge des personnes vulnérables ou affectées par les violences terroristes, qui ensanglantent le pays.
Ils ont cependant contesté les montants présentés par le procureur, dénonçant des supérieurs hiérarchiques qui auraient aussi bénéficié des fonds dissipés, selon les mêmes sources.
Le principal accusé, un gestionnaire de compte au ministère de la Solidarité et de l’Action humanitaire, a écopé de 15 ans de prison ferme. Un autre gestionnaire de compte a été condamné à 11 ans de prison ferme et deux autres ont écopé respectivement de 6 et 8 ans de prison ferme.
Les quatre fonctionnaires doivent payer à l’Etat burkinabè la somme de 8,5 milliards de francs CFA (12,9 millions d’euros), soit le montant des amendes et des sommes dissipées.
Le président de transition du Burkina, le capitaine Ibrahim Traoré, arrivé au pouvoir en septembre 2022, a affirmé faire de la lutte contre les groupes terroristes, la corruption et la mauvaise gouvernance ses priorités.