Dédougou, 10 déc. 2024 (AIB)-Le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation Pr Adjima Thiombiano a invité ce mardi matin à Dédougou, les acteurs universitaires et la population de la région à œuvrer pour que l’université de Dédougou qui vient d’être baptisée d’un si « lourd et prestigieux » nom que celui de Daniel Ouézzin Coulibaly, grandisse à la dimension de l’homme.
« Après cette cérémonie, je souhaite que chacun s’interroge sur ses actions pour que cette université soit très grande, qu’elle soit une université de rêve à l’échelle au moins africaine à l’image de son lourd et prestigieux nom qu’est celui de Daniel Ouézzin Coulibaly », a affirmé ce mardi matin, le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation Pr Adjima Thiombiano.
Le Pr Thiombiano s’exprimait au cours de la cérémonie de baptême de l’université de Dédougou en université Daniel Ouézzin Coulibaly conformément au compte rendu du conseil des ministres du 4 avril dernier.
Il a indiqué que la grandeur de l’université passe nécessairement par l’incarnation par les acteurs, d’un certain nombre de valeurs qu’incarnait le président Daniel Ouézzin Coulibaly.
La première, c’est de croire en soi, la seconde, c’est de toujours travailler car, dira-t-il, « une victoire arrachée au cours de rudes combats, est une victoire durable et profitable ».
« Cette université doit être une université de solidarité, de tolérance et surtout de respect sur tous les plans. Les étudiants doivent respecter leurs parents, tout le corps enseignant et tout le personnel administratif parce que ce sont des hommes et des femmes qui se battent pour leur transmettre certaines connaissances », a-t-il insisté.
Il a invité les étudiants à ne pas avoir comme simple reflexe de lutte, les marches et la casse. Ils doivent selon lui, honorer le président Daniel Ouézzin Coulibaly et s’inspirer de lui car « il a su se battre avec intelligence et avec un esprit de grandeur ».
Le ministre Thiombiano a également appelé « tout le personnel de l’université à se donner la main pour avoir une université d’excellence en termes de résultats impactant et innovants » et ne plus continuer à faire les choses comme avant.
Il a remercié la population pour avoir accepté donner l’espace pour l’implantation de l’université. Il a sollicité les fils et filles de la région à s’organiser pour construire des amphis au sein de l’université en plus de ce que l’État va réaliser.
Le choix du nom du président Daniel Ouézzin Coulibaly a été fait grâce à la volonté des populations de la région, a expliqué le Pr Adjima Thiombiano.
« C’est à travers un processus participatif et inclusif que nous avons demandé à la région de nous faire des propositions et c’est à l’issue de ces propositions que constatant de façon unanime que le nom de Daniel Ouézzin Coulibaly venait en tête, cela a alors été un agréable devoir pour le gouvernement de consacrer ce nom à cette université », a-t-il éclairé.
Pour le président de l’université Daniel Ouézzin Coulibaly, Pr Aboudramane Guiro, il est tout à fait juste et symbolique que son Institution « se fasse l’écho des valeurs de sagesse, de détermination et d’abnégation de l’homme » qui de son avis, « incarne par son parcours, un modèle de leadership éclairé et un ardent défenseur du progrès par le savoir ».
« Il fut et demeure une figure emblématique de notre pays. Homme de vision, de rigueur et de conviction, il a su par son engagement sans faille contribuer à l’édification de notre pays notamment à travers la promotion d’une éducation digne et accessible à tous », a-t-il fait ressortir.
En portant ce nom, l’université Daniel Ouézzin Coulibaly s’engage par la voix de son premier responsable Pr Aboudramane Guiro, « à poursuivre avec ferveur, l’œuvre de celui qui par ses choix et ses actions, à toujours mis l’éducation au cœur du développement de notre pays ».
Au nom de la famille, le fils de l’illustre disparu, André Daniel Ouézzin Coulibaly a retracé le parcours de son père en citant le regretté Pr Joseph Ki Zerbo qui affirmait qu’il était « incontestablement une des plus grandes figures de la lutte anti colonialiste africaine ».
Selon André Daniel Ouézzin Coulibaly, en choisissant de donner le nom de son père à l’université de Dédougou, les autorités ont accompli par-là, « un devoir de mémoire qui mesure l’héritage laissé par nos ainés et le partage de valeurs de ceux qui ont défendu notre pays ».
Le représentant de sa Majesté le Massa (chef de canton) de Dédougou a exprimé « sa reconnaissance au gouvernement pour avoir associé la chefferie coutumière à tout le processus qui a conduit à la désignation du personnage qu’est Ouézzin Coulibaly ».
Il a souhaité que l’université incarne Daniel Ouézzin Coulibaly, « un travailleur acharné qui a sacrifié toute sa vie pour la recherche de la paix, la recherche du consensus, la bataille pour la liberté et l’émancipation du peuple ».
« Nous souhaitons que ce personnage vous inspire, vous conduise tout le long du processus de l’enseignement que vous allez offrir aux enfants », a-t-il terminé son message.
L’université Daniel Ouézzin Coulibaly a vu le jour en 2010 en tant que centre universitaire polytechnique de Dédougou puis érigé en 2017, en université de Dédougou.
Il porte le nom du premier président du Conseil de gouvernement de la Haute Volta qui a dirigé le pays du 17 mai 1957 au 7 septembre 1958 et engagé la Haute Volta sur la voie de l’indépendance en lançant de grands projets, tels que la création d’une radiodiffusion nationale, la construction d’un hôpital national à Ouagadougou et de bâtiments ministériels.
Sa disparition soudaine, le 7 septembre 1958, n’a pas interrompu le processus de décolonisation, poursuivi par son successeur Maurice Yaméogo jusqu’à l’indépendance du pays le 5 août 1960.