Accra, 19/10/2023 (MAP) – La Présidente du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), Amina Bouayach, a appelé, mercredi à Accra, capitale du Ghana, à développer une « vision commune » et à « s’unir autour d’une une feuille de route ambitieuse » visant à protéger les droits de l’Homme dans les transactions commerciales des entreprises, des sociétés et des multinationales sur le continent africain.
Intervenant dans le cadre de la 14è Conférence du Réseau des institutions nationales des droits de l’Homme en Afrique, Mme Amina Bouayach a proposé l’horizon 2030 comme perspective pour la mise en œuvre effective des principes directeurs relatifs aux entreprises et aux droits de l’Homme.
Il s’agit des normes mondiales pour la prévention et le traitement des impacts négatifs des activités des entreprises sur les droits de l’Homme et du cadre onusien visant à renforcer les normes et les pratiques en la matière.
« L’Afrique est un continent de jeunes », affirme la Présidente du CNDH, mettant en avant l’importance de développer ses ressources, d’améliorer l’accès à la santé et à l’éducation, et d’éradication de la pauvreté (…).
Les ambitions du Continent et celles de ses jeunes se heurtent aux répercussions du changement climatique et de ses fléaux…, a-t-elle noté, soulignant que l’Afrique, l’un des continents qui contribue le moins à ces changements climatiques reste parmi les plus touchés par ce phénomène.
En outre, Mme Bouayach a mis en exergue une série de préoccupations qu’il faudra aborder, notamment les questions de la jeunesse africaine et de son avenir sur le Continent et la nécessité de permettre à cette jeunesse, qui constitue la plus grande ressource humaine du monde, de tirer parti des richesses qu’elle créera.
Les Institutions nationales des droits de l’Homme (INDH) indépendantes (accréditées de Statut « A »), a ajouté Mme Bouayach « sont en mesure de jouer un rôle essentiel et important en incitant les entreprises et les sociétés multinationales à protéger et à respecter les droits de l’Homme et à garantir le droit de recours, ainsi que la mise en œuvre effective de la « diligence raisonnable » en matière de droits de l’Homme.
Elle a identifié quatre principaux axes dans lesquels doivent s’engager les INDHs en Afrique: plaider et promouvoir la diligence raisonnable qui assure la durabilité et la protection des droits de l’Homme, le droit à l’environnement et les intérêts des victimes contre des violations potentielles, la promotion de l’engagement pour la réalisation des principes régionaux contraignants pour les entreprises africaines (tels qu’adoptés dans l’espace de l’Union européenne).
Il s’agit également de l’établissement de mécanismes de recours pour les victimes, le traitement des plaintes et l’enquête sur les violations potentielles en vue de garantir la responsabilisation des entrepreneurs et des sociétés multinationales.
Il est aussi question de l’échange des expériences et des bonnes pratiques des entreprises ayant mis en œuvre le principe de « diligence raisonnable » en matière de droits de l’Homme.
Notre engagement, conclut Mme Bouayach, doit être fort et ambitieux afin de développer une vision africaine commune en vue de protéger les droits de l’Homme et garantir le droit de recours aux victimes et l’engagement des entreprises et les multinationales à respecter les droits et la diligence raisonnable.
Au programme de cette conférence, initiée par le Réseau des institutions nationales africaines des droits de l’homme en collaboration avec la Commission ghanéenne des droits de l’homme et de la justice administrative, figure une série de séances sur la relation entre les droits de l’homme et les actes de commerce en Afrique.
Lors de cette conférence, il sera procédé à la présentation du rapport d’étape du secrétariat du réseau et du rapport du groupe de travail sur les migrations, créé en décembre 2018 et présidé par le CNDH, outre la réélection des membres du Comité Exécutif et des représentants du réseau au sein des instances de l’Alliance globale des institutions nationales des droits de l’homme.