Kaffrine, 1er avr (APS) – L’Agence de la Couverture maladie universelle souhaite promouvoir les ’’champs collectifs’’, un mécanisme expérimenté dans de nombreux villages de la région de Kaffrine pour favoriser l’adhésion des communautés aux mutuelles de santé et leur accès aux soins.
’’Il s’agit de voir comment promouvoir et dupliquer ces mécanismes sur l’ensemble du territoire et permettre aux populations [d’avoir] une capacité contributive à souscrire à une assurance maladie à travers les mutuelles de santé’’, a expliqué le directeur des opérations de l’agence de la CMU.
Serigne Diouf s’exprimait, mercredi, en marge d’un atelier de partage organisé à la région médicale de Kaffrine sur les bonnes pratiques de ces mécanismes communautaires dans cette région. La rencontre fait suite à une enquête lancée par l’Agence de la couverture maladie universelle.
A Koungheul, les populations de trois localités de Nguérane Fass ont mis en pratique le concept de champ collectif en cultivant en commun un champ.
Les recettes issues de la vente des récoltes sont utilisées pour alimenter une caisse de solidarité permettant à chacun de faire face à ses dépenses de santé, à chaque fois que de besoin.
D’autres initiatives communautaires de facilitations de l’accès aux soins existent aussi au niveau de la région, à travers des groupements encadrés par Projet d’appui à la sécurité alimentaire/Loumakaf, selon M. Diouf.
L’enquête menée a permis d’identifier 20 villages dont trois à Nguérane Fass (Koungheul) , sept dans la commune de Lour Escale (Koungheul) et 10 dans la zone d’intervention du PASA/LOUMAKAF.
Ces localités ont développé un mécanisme communautaire facilitant l’adhésion aux mutuelles de santé voire d’accès aux soins.
’’C’est un modèle extrêmement important pour nous, car il permet de faire la promotion des mécanismes endogènes de financement de la santé’’, a expliqué Serigne Diouf.
L’étude révèle que ces modèles communautaires développés et contrôlés par les populations vivant surtout en milieu rural pourraient constituer des leviers pertinents pour lever les barrières financières entravant l’accès des populations défavorisées aux services et aux mutuelles de santé.
D’où l’importance pour le directeur des opérations de la CMU de mettre en place un dispositif de reconnaissance et d’institutionnalisation de ces mécanismes par les pouvoirs publics.
Cette démarche est, selon lui, non seulement en phase avec les axes 1 et 2 du Plan Sénégal émergent (PSE) mais aussi avec la territorialisation des pouvoirs publics.