Brazzaville, 24 avril (ACI)- Le Sénat a adopté, le 22 avril à Brazzaville, le projet de loi portant création de l’Agence nationale d’insertion et de réinsertion sociale des jeunes (Anrsec).
L’Anrsec, en tant qu’établissement public à caractère administratif, jouit d’une personnalité morale et d’une autonomie financière. Ses missions principales englobent la coordination des centres d’insertion et de réinsertion pour les jeunes en conflit avec la loi, la mise en œuvre de la politique gouvernementale de prise en charge des jeunes en difficulté, ainsi que le financement et le contrôle des actions des centres d’insertion et de réinsertion sur l’ensemble du territoire national.
Il s’agira, aussi, d’assurer le financement et le contrôle régulier des actions entreprises par les centres d’insertion et de réinsertion des jeunes sur le territoire national, de garantir l’apprentissage aux valeurs civiques et citoyennes et au changement des mentalités des jeunes admis dans les différents centres d’insertion et de réinsertion, d’assurer le suivi et l’accompagnement des jeunes en fin de formation dans les centres, en étroite collaboration avec les autorités locales.
Le ministre en charge de la Jeunesse et de l’Éducation civique, M. Hugues Ngouélondelé, a souligné la montée de la délinquance juvénile violente au Congo ces dernières années. Pour contrer ce phénomène, a-t- il fait savoir, le gouvernement a opté pour la création de centres d’insertion et de réinsertion, dont la construction est en cours dans plusieurs localités telles qu’Aubeville dans la Bouenza, Otsendé et Opokania dans la Cuvette et Odziba dans le Pool.
« Les travaux de construction du centre d’Aubeville sont largement avancés, les autres centres dont celui d’Otsendé réservé à l’accueil des jeunes filles en perdition doivent encore attendre.
En effet, le processus de la prise en charge des jeunes dans ces centres dont l’âge varie entre 14 et 20 ans, va se faire sur quatre phases, notamment, l’apprentissage aux valeurs civiques pendant deux mois, la formation qualifiante de neuf mois, la phase intégrative d’un mois et enfin un suivi et accompagnement en collaboration avec les autorités locales.
« La formation sera assurée par les agents civils, la gendarmerie et la police. A ce sujet avant l’ouverture, ces agents ont commencé à sensibiliser les élèves dans les écoles. Le gouvernement a signé un contrat avec Agri-Congo pour l’apprentissage aux petits métiers. Ces jeunes sont devenus un danger permanent. Actuellement les maisons d’arrêts sont saturées », a-t- il indiqué.
Intervenant à cette occasion, le président du Sénat, M. Pierre Ngolo, a exprimé sa satisfaction quant à l’adoption de cette loi dont la mise en œuvre va transformer la société dans le sens de l’évolution positive. Aussi, il a souligné son importance dans un contexte marqué par l’insécurité croissante dans les grandes villes congolaises.
« Nous sommes d’avis que l’agence soit créée dans les délais. Comme nous tenons à l’efficacité de son action et à sa pérennisation, nous sommes tous interpellés. Le gouvernement va avoir sa part, mais le Parlement aura la sienne. Faisons tout pour qu’on vive une existence apaisée, sécurisée et pour que la jeunesse soit vraiment cette force qui pérennise la société », a insisté M. Ngolo.
Outre ce projet, les sénateurs ont aussi approuvé quatre projets de loi sur les contrats de partage de production des permis de Ngoki 2, Zatchi 3, Loango 3 et Kayo. Ces projets vont contribuer au renforcement de capacité d’action gouvernementale pour l’amélioration constante du quotidien des citoyens.