Bakou, 22/11/2024 -(MAP)- Le nouvel objectif collectif quantifié (NCQG) de financement du climat, que les pays développés devront fournir durant la prochaine décennie aux pays en développement, a été rejeté, vendredi soir à Bakou, par plusieurs parties, dont le groupe Afrique.
Après une nuit blanche de débats et la publication des textes mis à jour cet après-midi, les désaccords et critiques ont conduit à la prolongation des travaux de la 29ème session de la Conférence des parties à la convention-cadre des Nations unies (COP29).
Le projet de texte sur ce nouvel objectif proposait la mobilisation de 250 milliards de dollars par an d’ici 2035. Le groupe Afrique y a opposé une fin de non-recevoir.
‘’Les pays africains s’attendaient à une mobilisation de 1.300 milliards USD à l’horizon 2030 et espéraient une provision et pas une mobilisation’’, a expliqué Rachid Tahiri, négociateur marocain, à la MAP.
Ce texte ‘’manque aussi de précisions sur les parts d’atténuation et d’adaptation ainsi que celles destinées aux pertes et préjudice’’, a-t-il ajouté, relevant que le fait de mobiliser les secteurs public et privé, et la coopération bilatérale et multilatérale ‘’créera des difficultés de comptabilisation de ce financement’’.
Aussi, la base des contributeurs n’a pas été élargie, alors que le texte invite les pays en développement à faire des contributions additionnelles, à travers la coopération Sud-Sud, a-t-il relevé, pointant également la volonté des pays développés de favoriser les pays les moins avancés (PMA) et les Etats insulaires.
‘’Les ministres africains ont discuté, à cette occasion, le recours à des décisions sextiles qui stipulent qu’en cas d’absence d’un consensus sur un point, il peut être reporté à l’année prochaine’’, a indiqué M. Tahiri, également de chef de division du changement climatique et de l’économie verte au ministère de la Transition énergétique et du développement durable.
La revue à la hausse de cet objectif a été aussi critiquée, a-t-il poursuivi, jugeant que ledit objectif ne peut être revu à la hausse qu’après dix ans.
Les négociations seront reprises, surtout les consultations ministérielles, pour améliorer le texte et clarifier la répartition entre les parts allouées à l’atténuation, à l’adaptation et celles destinées aux pertes et préjudices, a-t-il fait savoir, ajoutant que les parts fournies et celles mobilisées doivent aussi être clarifiées.
En dépit de ces critiques, le négociateur marocain reconnaît quelques points positifs de ce texte qui, dans ses paragraphes 1, 2 et 3, affirme que ce NCQG réaffirme les résultats des premiers bilans mondiaux et l’urgence d’améliorer et de renforcer l’ambition en termes d’action.
Ce NCQG met en exergue le besoin des pays en voie de développement, notamment pour la mise en œuvre des contributions déterminées au niveau national, qui doit osciller entre 5,1 et 6,8 trillions USD jusqu’en 2030 et reconnaît l’écart entre les financements mobilisés et les besoins de ces pays, a-t-il tempéré.
L’Alliance des petits Etats insulaires (Aosis) a aussi fustigé ce projet d’accord qui, selon elle, ‘’méprise’’ les peuples vulnérables.
Le négociateur en chef de la COP29, Yalchin Rafiyev, a promis de ‘’continuer à discuter avec les parties’’ et de faire ‘’des ajustements finaux’’.
Par ailleurs, la COP29, qui a débuté le 11 novembre, a permis d’adopter plusieurs initiatives et déclarations, notamment sur l’eau, le tourisme et la réduction du méthane provenant des déchets organiques.
Les négociateurs reprendront donc le même trajet samedi matin vers le Stade olympique de Bakou, pour tenter de conclure sur une note positive