Bakou, 21/11/2024 -(MAP)- Les actions menées par les communautés locales du Sénégal en matière d’adaptation climatique ont été présentées jeudi à Bakou, dans le cadre des travaux de la 29 ème session de la Conférence des parties à la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques.
»Ces communautés ont un rôle clé à jouer dans la lutte contre les changements climatiques dans la mesure où elles sont les premières affectées », a indiqué Sokhna Dié KA DIA, directrice de l’ONG Natural Justice en Afrique de l’Ouest et francophone, dans une déclaration à la MAP, à l’issue d’un side-event organisé dans le cadre des activités du Pavillon Maroc.
Elle a mis notamment en lumière l’exemple de Bargny, l’une des villes sénégalaises les plus vulnérables au dérèglement climatique et qui se trouve sur la côte, à 30 kilomètres de la capitale Dakar. Cette commune, qui pâtit de l’érosion côtière due à la montée de la mer et à des activités anthropiques, subit des pertes économiques importantes, ce qui a poussé la communauté à opter pour des solutions durables, a-t-elle indiqué.
Les projecteurs ont été également braqués sur le cas de Bambey, qui a entamé, avec l’aide des universités, un processus de documentation du savoir local qu’elle pratiquait, pour pouvoir le partager et améliorer la pratique, a ajouté Mme Dié KA DIA.
»Nous avons choisi de travailler avec l’Union régionale des associations paysannes dans Bambey, parce que la vulnérabilité aux changements climatiques touche également les agriculteurs et les paysans », a déclaré, pour sa part, Mamadou Barry, directeur exécutif de l’ONG Action solidaire et internationale (ASI), basée au Sénégal.
Malgré les difficultés qui s’exercent sur cette zone, »les communautés ont eu l’intelligence de développer des initiatives basées sur le savoir endogène et ont réalisé des pratiques d’adaptation pour faire face aux effets des changements climatiques », a-t-il précisé.
Il a relevé, toutefois, que la plupart de ces pratiques »souffrent de manque de moyens et d’intégration de l’aspect scientifique ».
»C’est vrai, nous reconnaissons le savoir local et les connaissances endogènes, mais l’aspect scientifique doit donner beaucoup plus de force et de valeur à ces pratiques d’adaptation », a insisté M. Barry.
Vu l’importance du financement, l’ONG a mis en place un fonds pour appuyer et accompagner ces communautés, a-t-il fait savoir, soulignant l’importance du renforcement des capacités de ces communautés locales pour leur permettre d’être »plus résilientes ».
Constituée de juristes, Natural Justice est une ONG qui soutient les peuples indigènes et les communautés locales ainsi que leurs droits. Elle fournit aussi des conseils techniques aux gouvernements et aux organisations intergouvernementales. Action solidaire international (ASI), elle, est une organisation à but non lucratif crée en 2008 pour aider au mieux la population et promouvoir »un développement socio-économique considérable, un futur radieux à tous du point de vue social, économique mais aussi et surtout écologique ».
La COP29 (11-22 novembre) met essentiellement l’accent sur le financement climatique, eu égard au besoin de permettre à l’ensemble des pays de réduire les émissions de gaz à effet de serre et de protéger les vies, ainsi que sur les moyens de subsistance contre l’aggravation des effets du changement climatique, notamment pour les communautés vulnérables.