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Côte d’Ivoire-AIP/ Djangobo, un village sans eau ni route appelle à l’aide (Dossier)


  13 Février      60        Environnement/Eaux/Forêts (6388),

 

Abengourou, 13 fév 2022 (AIP)-Le village de Djangobo est situé dans la sous-préfecture de Niablé et à l’extrême Est de la Côte d’Ivoire à la frontière du Ghana. Nanan Koffi Messou II est le chef du village depuis le 28 juillet 2012. Il est le sixième chef à la tête du village depuis sa création.

Grande zone productrice de cacao, le village est connu pour son organisation en société coopérative dans la région l’Indénié-Djuablin. Un village d’exception où l’égalité du genre est pratiquée, où les femmes sont totalement autonomes, propriétaires terriens et de plantations.

Le village est confronté aujourd’hui le village à divers problèmes d’infrastructures et peine à se construire. La première autorité du village de Djangobo, rencontrée mercredi 09 février 2022, présente ces difficultés principalement le manque criant d’eau et l’inexistence de routes. Selon lui, ces deux difficultés plombent l’engagement et la volonté de ce gros bourg de plus de 10 000 âmes à prendre son envol. Il appelle à l’aide de l’Etat.
Les problèmes sont légion à Djangobo « mais nous parlons des problèmes vitaux auxquels il faut trouver une solution immédiate. Il s’agit du problème d’eau », a d’emblée souligné, le chef du village de Djangobo, faisant savoir que les femmes se lèvent à 4 h du matin pour aller chercher de l’eau et n’en trouvent pas.

La terre de Djangobo devenue aride ne regorge plus d’eau laissant les puits asséchés et les pompes à motricité humaines ne fonctionnent plus. Grâce à la dynamique des coopératives, le village a bénéficié d’un projet de construction d’un château d’eau offert par la Banque africaine de développement (BAD).

Le château a été entièrement construit, mais le forage, selon le chef, n’a pas été fait conséquemment et ne pouvait donc pas alimenter le château. « Et à notre grande surprise, le château a été livré sans eau », a confié Nanan Koffi Mesou II. En dépit des démarches pour la construction d’un autre forage, rien n’a été fait jusque-là, fait-il savoir.
Le village a eu l’électrification rurale en 1995, mais le village a évolué à une « vitesse vertigineuse » qu’il est couvert aujourd’hui à un quart. « C’est-à-dire les trois quarts du village ne sont pas couverts en électricité », a souligné le chef de Djangobo qui demande que Côte d’Ivoire Energie arrive pour l’extension électrique

« Nous n’avions pas de route. Pour accéder à Niablé, il nous était très difficile pourtant, Djangobo est distant d’Abengourou de 30 km.

Nos parents, en son temps, ont construit en 2006 une route longue de neuf km pour sortir à Angoikro, village en bordure du goudron sur la route de Niablé », a expliqué Nanan Koffi Messu II. Depuis ce temps, le village, dit-il, demande le reprofilage de cette route qui n’a jamais été fait. Grâce aux coopératives du village, le tronçon a été « légèrement reprofilé ». Même en voiture, il vous faut 45 minutes pour parcourir les neuf km pour atteindre le village d’Angoikro.

« Voyez dans quelles conditions ceux qui sont malades peuvent être évacués et nous savons combien de nos enfants et combien de nos femmes enceintes ont perdu la vie sur cette route avant d’arriver à Abengourou », a déploré le chef de Djangobo.
Le village de Djangobo est rattaché au village de Mankroussi qui est la frontière du Ghana. La plupart des champs de cacao sont situés à la frontière du Ghana. Quand vint la période de commercialisation des fèves, les populations de cette zone à forte production de cacao sont confrontées à des problèmes d’évacuation des produits vers Djangobo puis à Abengourou, ils ont tendance à se tourner vers le Ghana. « C’est un manque à gagner pour l’économie ivoirienne », a fait remarquer Nanan Koffi Messou II.

Le village de Djangobo connait des problèmes au niveau de l’éducation. Les populations ont certes adhéré au principe de l’école obligatoire jusqu’à 16 ans prônée par l’État et acceptent d’envoyer leurs enfants à l’école. « Mais l’année passée, nous avons été confrontés à un problème de recrutement d’élèves au CP1. On avait plus de 160 élèves qu’on n’a pas pu inscrire au CP1 par manque de classes », a témoigné Nanan Koffi Messou II.
Après la construction des deux premiers bâtiments avec six classes, le village a décidé de construire trois autres classes. « La fondation a été posée mais on ne peut plus continuer le chantier faute de moyens », a affirmé le premier responsable du village de Djangobo. Isolés à l’entrée du village, les maîtres d’école ne sont pas mieux lotis. Leurs logements en terre battue ont été construits depuis des décennies.

« Ces vestiges doivent être rasés pour être remplacés par des logements digne de garantir notre sécurité », a fait savoir un enseignant rencontré sur les lieux.

L’inexistence d’un collège de proximité représente une grosse difficulté pour les parents. Il faut louer des maisons pour les enfants de 11 à 13 ans orientés à Niablé ou Abengourou parce qu’il n’y a pas d’internat et les tuteurs se font rares.

« C’est difficile et nous nous sommes rendu compte que nos enfants qui partent d’ici très intelligents nous reviennent tous deux à trois ans après enceintes ou transformés parce qu’il n’y a pas de suivi, ce n’est pas gai », a-t-il déploré.

La promesse en 2017 d’un collège qui devrait être livré fin 2019 n’a pas été tenue. Le village a donc pris l’initiative de construire son collège. Deux bâtiments de trois classes chacun sont au stade du chainage. L’aide sollicitée auprès des autorités pour l’achèvement du collège n’est jamais venue, fait savoir le chef.
Au niveau de la santé, le dispensaire et la maternité de Djangobo sont en décadence et dans un état de délabrement total. Il n’y a pas de lits d’hospitalisation, la toiture et les plafonds éventrés. Le manque d’eau dans le village accentue les difficultés de travail des agents qui ne demandent qu’une source d’alimentation en eau potable et ambulance.

« Parce que nous transportons nos malades dans les conditions obsolètes dans les KIA et camions de transport de cacao », a fait savoir le chef du village.

Nanan Koffi Messou réitère son appel à la bonne volonté des autorités administratives et surtout politiques. « Nous n’avons pas besoin de promesses, mais nous avons besoin de concret parce que nous souffrons. Que le gouvernement vienne pour se rendre compte de l’évidence », a-t-il souhaité.

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