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Côte d’Ivoire-AIP/ La géointelligence et gouvernance des territoires au cœur de la 6ème édition du Salon géomatique (Interview)


  7 Mars      12        Evénements (534), Science (574), Technologie (1009),

 

Abidjan, 7 mars 2023 (AIP)-Le Sofitel Hôtel Ivoire d’Abidjan va abriter  les 27 et 28 avril 2023, la 6ème édition du Salon international de la géomatique, une innovation majeure du Comité national de télédétection et d’information géographique (CNTIG).

Le thème de cette édition porte sur, « Géointelligence et gouvernance des territoires : Quel apport des solutions de géo-information à la gestion des communes africaines pour un développement durable ? ».

Son directeur général, Dr Edouard Fonh-Gbéi, dans une interview accordée, lundi 27 février 2023, à Abidjan, présente les enjeux de ce salon et lève un coin de voile sur les retombées des éditions précédentes au profit du gouvernement, des décideurs et des participants.

M. le directeur général, définissez-nous ce que c’est que le Salon international de la géomatique ? Pourquoi l’avez-vous initié ? Et quelles sont ses retombées après 5 éditions ?

Le Salon international de la géomatique est une plateforme d’échanges, de partage d’expérience et de valorisation des nouvelles technologies de l’information géospatiale mais aussi de valorisation des produits et services, des outils géospatiaux conçus par le CNTIG. Ce salon met en avant l’apport indéniable de la géo-information dans la transformation de la vie des nations. Il rassemble tous les deux ans, les pouvoirs publics, les agences nationales de cartographie, le secteur privé, les organisations internationales, le monde académique et surtout les utilisateurs finaux des services géospatiaux pour des réflexions sur des sujets d’actualité, contribuant à favoriser la croissance de nos économies subsahariennes.

A l’origine, ce salon vient répondre à notre désir de mettre en avant l’apport indéniable de la géoinformation dans la transformation numérique de l’économie des nations, surtout en Afrique, mais aussi, de montrer leur utilité à notre économie et à l’amélioration des conditions de vie de nos concitoyens.

Pour donc répondre à la question des retombées du salon sur les cinq éditions précédentes, je dirai que ça été des expériences remplies de souvenir qui ont permis comme nous l’avons souhaité d’introduire de nouvelle technologie de gestion de l’information géospatiale dans le processus de collecte et de traitement des données en Côte d’Ivoire. Les technologies drones par exemple ont été adoptées par les professionnels du secteur et confèrent une précision de qualité aux données collectées pour des stratégies et politiques adaptées.

Ce salon a également permis de créer et de développer un nouveau corps de métiers, celui de géomaticien en Côte d’Ivoire, plus encore, de créer des initiatives en faveur de l’entreprenariat jeune. Il a aussi permis d’équiper certains centres de formation de technologie de dernière génération.

Il faut dire qu’avant l’avènement du salon, il n’existait quasiment pas d’institut de formation de géomaticien avec des programmes adaptés, rendant opérationnel les diplômés. Aujourd’hui, notre satisfaction est de constater que la jeunesse s’intéresse de plus en plus à ce corps de métier et les professionnels s’efforcent à renforcer leur capacité sur les innovations technologiques du métier des sciences de la géo-information.

Nous relevons aussi que les utilisateurs finaux, les décideurs et les dirigeants de l’administration privée comme publique intègrent désormais les outils de gestion géospatiaux dans leur chaîne de décision pour des politiques plus affinées et des décisions plus adaptées.

Le salon international de la géomatique a aussi contribué au rayonnement de la Côte d’Ivoire dans le domaine scientifique et a également permis au CNTIG d’exporter cette expertise dans la sous-région et dans certains pays de l’Afrique centrale et orientale.

Il a aussi ouvert le marché de la Côte d’Ivoire et de la sous-région à plusieurs exposants et entreprises qui ont pris part aux éditions précédentes.

Pour cette édition, le thème portera sur, « Géo-intelligence et gouvernance des territoires : Quel apport des solutions de géo-information à la gestion des communes africaines pour un développement durable ?» Qu’est-ce qui a donc motivé le choix d’une telle thématique ?

L’objectif principal de ce salon est, bien entendu, de promouvoir des solutions aux problématiques de développement au moyen de la géoinformation sur une thématique donnée. Ainsi, les précédentes éditions ont traité de thèmes d’actualité en phase avec l’évolution de notre environnement : bonne gouvernance, développement local, gestion des crises. Tous ces thèmes abordés par nos conférenciers et experts ont permis de proposer des projets clés avec des solutions innovantes et efficaces.

Pour cette année, le choix de ce thème est soutenu par les prévisions des Nations unies et d’autres institutions internationales qui annoncent qu’en 2050, environ 60% de la population africaine habitera en ville. Cet enjeu démographique en Afrique sera au centre des défis urbains.

C’est une préoccupation majeure pour les élus locaux (maires et gouverneurs) qui devront prendre les meilleures décisions pour une gestion efficace permettant ainsi d’accroître leurs ressources propres, mais aussi, de planifier le développement de leurs communes et provinces.

Le choix de ce thème est donc motivé par la pression de l’urbanisation couplée à celle de la croissance des populations urbaines africaines annoncée par les statistiques à l’horizon 2050 et le défis auxquels seront confrontés les élus locaux des collectivités africaines. Sachant que ces élus sont en première ligne de l’administration locale des cités et qu’ils auront à charge de trouver des mécanismes adaptés à tous les enjeux de développement durable pour le bien-être des populations.

Les problématiques majeures de développement que suscitent cette situation méritent que l’on s’emploie dès maintenant à rechercher des ébauches de solutions et proposer aux élus locaux des outils à la pointe de la technologie qui pourront permettre d’anticiper les corollaires de cette pression démographique et urbaine annoncée pour le long terme.

Nous rappelons que la sixième édition du Salon international de la géomatique est placée sous le patronage de Son Excellence monsieur le Premier ministre Patrick Achi et sous le parrainage du Ministre de la Communication et de l’Economie numérique, monsieur Amadou Coulibaly.

A qui cette 6ème édition est-elle dédiée ?

Cette édition 2023 a pour cible spécifique les élus locaux, les maires et gouverneurs. Également les experts de la géoinformation, les acteurs scientifiques et technologiques.

Toutefois, ce salon n’est pas pour autant fermé au grand public car il constitue une expérience enrichissante pour les professionnels de la géomatique, les étudiants, ainsi que toute personne intéressée de près ou de loin par le domaine des sciences de la géo information.

Le Salon international de la géomatique 2023 se veut une édition pleine d’innovations. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Cette 6ème  édition vient apporter de nombreuses solutions efficaces pour l’urbanisation de nos communes africaines pour les 30 prochaines années. Des outils modernes adaptés aux réalités des entités décentralisées !

Nous aurons à découvrir et échanger sur des outils innovants et géo-technologiques pour l’accroissement des ressources propres, mais aussi proposer des solutions de gestion efficace des différents axes de développement durables des communes et provinces africaines par la géo-information.

L’usage des outils de géo-information couplés à la Big data et l’intelligence artificielle seront entre autre des thématiques qui seront abordées comme une option qui présente de multiples avantages et qui  offre la possibilité d’échanger et de partager des données liées à l’aménagement et au développement du territoire, à l’inter connectivité d’appareils intelligents pour une meilleure gestion des villes, la modélisation des changements climatiques, la surveillance météorologique, le suivi de la répartition des populations humaines et animales, l’identification et la géolocalisation des contribuables pour l’accroissement des recettes fiscales, l’assainissement et la gestion des déchets, de la mobilité, des domaines et de la sécurité, etc.

Quels sont les enjeux sur le plan économique et social de ce Salon ? Et quel impact pourrait-il avoir sur le développement local ?

La tenue de ce salon assurera un environnement propice aux échanges entre les acteurs du développement et les experts de la géomatique. Ils pourront être sensibilisés sur les avantages des outils géo décisionnels pour l’accroissement des ressources des collectivités territoriales et leur développement durable. Les outils géospatiaux permettent, en effet, une meilleure planification stratégique du développement local avec une gestion plus efficace de nombreux secteurs tels que le transport, le tourisme et la sécurité des territoires.

M. Le directeur général, au terme de cette entrevue, quel message souhaiteriez-vous adresser aux potentiels participants à ce Salon international ?

La vision portée par le président de la République, Alassane Ouattara, qui est celle de voir la Côte d’Ivoire être un pays émergent est en marche. Et la géo-information s’incruste dans le tissu économique des pays africains comme un levier indispensable à la modernisation de nos administrations publiques et privées et au développement durable des collectivités.

J’invite, alors, les faîtières des collectivités locales de toute l’Afrique, les professionnels nationaux et internationaux de la géo-information, les élus locaux, les administrations publiques et privées, les particuliers, les étudiants et le grand public à participer massivement à cette 6ème  édition du Salon international de la géomatique les 27 et 28 avril prochain au Sofitel Hôtel Ivoire, qui signe  la promotion de la géomatique en Afrique pour une économie émergente.

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