Abidjan, 19 jan 2023 (AIP) – La cérémonie officielle marquant le changement de dénomination du Conseil régional de l’épargne publique et des marchés financiers (CREPMF), mué en Autorité des marchés financiers de l’Union monétaire ouest africaine (AMF-UMOA) depuis le 1er octobre 2022, constitue une nouvelle étape dans la vie et le développement du marché financier régional, estime le ministre ivoirien de l’Economie et des Finances, Adama Coulibaly.
En procédant à l’ouverture officielle de la cérémonie marquée par un Colloque international, jeudi 19 janvier 2023 au Sofitel Abidjan Hôtel Ivoire, l’argentier ivoirien, également président du Conseil des ministres de l’UMOA, a évoqué le chemin parcouru par l’organe tout en levant un coin de voile sur ses défis.
Portant sur « Le Marché Financier Régional de l’UMOA, 25 ans après … », ce Colloque permet de dresser un état des lieux du marché financier régional dans un contexte économique particulier et de se projeter dans un avenir non moins incertain, a estimé Adama Coulibaly.
« Les besoins de financement des Etats et des entreprises ont considérablement augmenté ces dernières années, impulsés aussi bien par les enjeux climatiques et énergétiques, que par les défis de développement des infrastructures. (…) Dans le même temps, les ressources conventionnelles de financement s’amenuisent et leurs conditions d’octroi se durcissent », a-t-il situé.
Aussi, le ministre a-t-il invité les parties prenantes à faire le bilan des réformes mises en œuvre depuis la création du marché, pour développer la place financière par la diversification des sources de financement et la mobilisation de l’épargne intérieure et étrangère afin de mieux répondre aux besoins de financement à long terme des Etats membres et des entreprises de la sous-région.
Pour lui, « le renforcement du rôle du marché financier régional comme moyen de financement à long terme des économies de l’UMOA permettra d’appuyer les actions engagées qui visent la transformation structurelle des économies des pays de l’Union (…). Les marchés des capitaux, grâce à leur capacité d’innovation, doivent constituer une source de financement alternative ».
Il s’est félicité des levées de ressources évaluées à plus de 17 581 milliards de FCFA depuis le lancement du marché en 1998, une capitalisation boursière d’environ 16 600 milliards de FCFA pour 156 lignes dont 46 sociétés cotées, plus de 250 intervenants commerciaux agréés pour 1 018 milliards de FCFA d’actifs sous gestion et plus de 10 000 milliards de FCFA d’actifs en conservation.
Toutefois, a poursuivi le ministre, les attentes demeurent grandes car le Compartiment Croissance de la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) dédié aux Petites et moyennes entreprises, mis en place en 2017, n’a pas encore donné la pleine mesure de son potentiel en dépit d’un capital social minimum fixé à dix millions de FCFA pour les entreprises concernées.
« Les attentes portent également sur la diversification des produits financiers, l’élargissement de la base de investisseurs, ainsi que le renforcement de la culture boursière de nos populations », a-t-il ajouté, en présence d’un parterre de personnalités dont le président de l’AMF-UMOA, Badanam Patoki.