Abidjan, 16 déc 2024 (AIP) – L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), en collaboration avec le ministère des Ressources animales et halieutiques, à travers la direction des services vétérinaires, a organisé une rencontre de sensibilisation à l’intention des populations d’Adzopé sur les menaces liées à la Résistance aux antimicrobiens (RAM) pour éviter une crise.
Cette rencontre, qui s’inscrit dans le cadre de la célébration nationale de la lutte contre la résistance aux antimicrobiens, a réuni diverses autorités, dont le sous-préfet, le maire, les chefs coutumiers, le commandant de brigade de la gendarmerie, ainsi que les acteurs du secteur animal, tels que les éleveurs, vétérinaires, étudiants des écoles d’élevage et autres parties prenantes.
Ce projet de la FAO, soutenu par l’Agence des États-Unis pour le Développement International (USAID), intensifie ses efforts à travers le Centre d’Urgence de Lutte contre les Maladies Animales Transfrontalières (ECTAD). Pour cette édition, le thème choisi était «Sécurité sanitaire des aliments et résistance aux antimicrobiens ».
Les populations ont été sensibilisées sur la notion, les causes et les enjeux de la résistance aux antimicrobiens. Des supports d’information (brochures, affiches, t-shirts, etc.) ont été distribués, principalement destinés aux éleveurs et vétérinaires, afin de promouvoir les bonnes pratiques en matière d’utilisation des antimicrobiens.
La coordonnatrice nationale de l’ECTAD, Dongo Amy Carine, a souligné que le thème de cette année appelle la communauté mondiale à intensifier la sensibilisation et à la prise de mesures concrètes pour prévenir et combattre la résistance aux antimicrobiens.
«Des solutions sont à portée de main, mais elles nécessitent une action concertée. Chaque mesure prise aujourd’hui contribue à garantir la santé de demain», a insisté Mme Dongo, appelant à un usage responsable des antimicrobiens, au renforcement des systèmes de surveillance et à une sensibilisation accrue au sein des communautés locales.
Au nom du ministre des Ressources animales et halieutiques, la conseillère technique, Fadiga Haïda Kaly, a souligné que ce fléau silencieux mais alarmant, menace la santé publique, le système de production agricole et animale, ainsi que la sécurité alimentaire mondiale.
Elle a précisé qu’environ 1,27 million de décès directs sont attribuables chaque année à la résistance aux antimicrobiens ajoutant que ce phénomène compromet le traitement de maladies graves, tant chez l’homme que chez l’animal. «Si aucune action significative n’est entreprise, les projections estiment que ce nombre pourrait atteindre 10 millions de décès par an d’ici 2050, dépassant ainsi la mortalité due au cancer », a-t-elle prévenu.