Abidjan, 29 nov 2024 (AIP) – La présidente de la Haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA) du Maroc et présidente du Réseau des instances africaines de régulation de la communication (RIARC), Latifah Akharbach, a exhorté, jeudi 28 novembre 2024, les régulateurs africains à trouver un équilibre entre le discernement humain et l’efficacité des technologies de l’intelligence artificielle (IA).
Intervenant lors de la 11e Conférence des instances de régulation de la communication d’Afrique (CIRCAF), Mme Akharbach a insisté sur la nécessité pour le journalisme de se réinventer face aux mutations technologiques. « Le journalisme ne disparaîtra pas, mais devra s’adapter pour répondre aux besoins démocratiques des sociétés africaines », a-t-elle déclaré.
Elle a salué les avantages de l’IA, notamment la simplification des tâches routinières comme la transcription ou la traduction, permettant aux journalistes de se concentrer sur des missions essentielles telles que l’investigation. Cependant, elle a mis en garde contre une dépendance excessive aux technologies au détriment du jugement humain, plaidant pour un développement numérique centré sur l’innovation locale et la protection des données stratégiques du continent.
« La montée en compétence numérique est urgente pour intégrer l’IA dans les outils de régulation, tout en favorisant l’innovation locale », a affirmé Mme Akharbach. Elle a aussi plaidé pour le développement de contenus adaptés aux réalités africaines et pour la protection des données du continent, qu’elle qualifie de ressource stratégique.
« Si nous échouons à maintenir le journaliste dans la boucle, notre monde sera de plus en plus mal raconté », a-t-elle conclu, appelant à une action collective et coordonnée entre les régulateurs pour relever ces défis technologiques tout en renforçant la voix des journalistes et la qualité des contenus médiatiques.
Le président de la HACA de Côte d’Ivoire et vice-président du RIARC, Réné Bourgoin, a indiqué que cette conférence vise à partager des expériences et à définir des solutions adaptées aux spécificités africaines. Selon lui, la régulation de l’IA dans les secteurs audiovisuel et numérique doit devenir un moteur d’innovation et de progrès.
« Ensemble, nous avons l’opportunité de façonner un avenir où la régulation de l’IA dans le secteur audiovisuel et numérique est non seulement une nécessité, mais un moteur d’innovation et de progrès pour nos sociétés », a-t-il déclaré. il a précisé qu’un huis clos réunira les présidents des instances de régulation pour élire un nouveau vice-président du RIARC.
Organisée par la HACA de Côte d’Ivoire, le CIRCAF porte sur le thème « La régulation de l’intelligence artificielle dans le secteur de la communication audiovisuelle et numérique en Afrique ». Elle vise à faire l’état des lieux de la régulation de l’IA sur le continent, à proposer un cadre réglementaire adapté et à adopter des recommandations stratégiques dans une déclaration finale.
Cette conférence était placée sous la présidence du Premier ministre, ministre des Sports et du cadre de vie, Beugré Mambé, représenté par le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly.
La ministre de la Culture et de la Francophonie, Françoise Remarck, ainsi que des représentants de 27 des 37 pays membres du RIARC et d’autres personnalités y ont pris part.
Les travaux, qui devraient s’achever le 30 novembre, comprennent plusieurs panels thématiques sur l’IA et ses implications pour le secteur audiovisuel africain.