Abidjan, 26/09/2024 (MAP) – Une rencontre dédiée à la sensibilisation et l’initiation d’opérateurs du secteur privé et des hommes d’affaires aux mesures et normes relatives à la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT), a été organisée, mercredi à Abidjan, à l’initiative du Groupe Intergouvernemental d’Action contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest (GIABA) institution spécialisée de la CEDEAO.
Cette rencontre s’inscrit dans le cadre des efforts inlassables menés en Afrique de l’Ouest en général et en Côte d’Ivoire en particulier, pour une lutte efficace contre ces fléaux qui mettent à mal les systèmes financiers des pays membres de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
En d’autres termes, à travers cette rencontre, le GIABA s’inscrit dans son Plan stratégique 2023-2027 qui met un point d’honneur à l’implication de toutes les parties prenantes pour relever les défis liés à LBC/FT.
Intervenant à cette occasion, la responsable du Centre d’Information d’Abidjan (CIA) relevant du GIABA, Régina Bandé, a réitéré la volonté dudit Groupe d’accompagner la Côte d’Ivoire et les Etats membres à travers des plans d’action, de l’assistance technique, le renforcement des capacités des acteurs ou encore l’acquisition d’équipements, notant que l’action du groupe va se poursuivre dans ce sens.
« Si la Côte d’Ivoire et bien notée et dispose d’une économie saine et attractive, ça sera toute la communauté ouest- africaine et au-delà qui tireront également de nombreux avantages », a-t-elle rappelé.
Le président de la Cellule Nationale de Traitement des Information Financières (CENTIF), Gal Idrissa Touré a, au nom du ministre ivoirien des finances et du budget, estimé qu’en menant une telle campagne, le GIABA offre l’opportunité de multiplier les efforts déjà engagés en vue de renforcer l’intégrité du système financier ainsi que des différents services financiers en Côte d’Ivoire, mettant en avant le rôle de taille que joue le secteur privé dans le système financier mais aussi dans la prévention et la détection en matière de LBC/FT.
Cette initiative répond pleinement aux engagements pris de bâtir un cadre juridique et institutionnel de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme et ce, conformément même aux recommandations du Groupe d’Action financière (GAFI) dont, l’efficacité permet de perturber les flux financiers illicites et d’assainir le système économique et financier, a-t-il expliqué.
La représentante résidente de la CEDEAO en Côte d’Ivoire, Fanté Cissé, s’est félicitée, quant à elle, de l’organisation de cette rencontre qui, a-t-elle dit, se veut l’illustration des efforts déployés pour que chaque composante du tissu économique puisse comprendre les enjeux, ainsi que ses obligations dans la construction d’une nation prospère dans laquelle, règnent la transparence et la bonne gouvernance.
Pour d’autres intervenants, le secteur privé et le milieu des affaires jouent un rôle essentiel dans les transactions financières, ainsi que dans la circulation des biens et services d’où, l’impératif de leur sensibilisation afin d’éviter qu’ils ne soient « manipulés » de manière à servir de canal aux criminels pour blanchir de « l’argent sale » ou financer le terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive.
De ce fait, il convient de mieux outiller les acteurs de ce secteur et d’agir en vue de promouvoir la prévention en la matière, tout en renforçant la gouvernance dans le milieu des affaires, afin que les acteurs du secteur privé puissent s’associer à la contribution déterminante des gouvernements en vue d’atteindre les objectifs escomptés à savoir : mettre au profit de tous, un cadre d’investissement qui soit sécurisé.
La lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme repose sur les 40 recommandations du GAFI, cet organisme intergouvernemental indépendant créé en 1989 pour élaborer et promouvoir des stratégies de protection du système financier mondial face au blanchiment de capitaux, au financement du terrorisme et au financement de la prolifération d’armes de destruction massive, rappelle-t-on.
Créée en 2000, le GIABA est une institution spécialisée de la CEDEAO, dont le mandat est d’apporter la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme et le financement de la prolifération d’armes de destruction massive (LBC/FT/FP) en vue d’assurer l’intégrité des économies nationales et régionale et ce, conformément aux décisions des Chefs d’Etat des pays membres.