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Déforestation en Côte d’Ivoire: L’arrière-goût coupable 
du chocolat!


  30 Septembre      89        Agriculture (3777), Environnement/Eaux/Forêts (5539),

 

Rabat, 30/09/2018 (MAP) – Fondant, onctueux ou grumeleux, le chocolat est un délice de tous les instants et un régal à déguster à tous les âges. Or, pour gâter ses papilles avec un bon morceau de chocolat, c’est toute une industrie qui est en marche avec comme bémol et pas des moindres : Une déforestation à grande échelle, résultante de la voracité des cacaoculteurs.

En Côte d’Ivoire, le premier producteur mondial du cacao avec 40% du marché, le constat est flagrant. Le pays ne compte désormais que deux millions d’hectares de forêts, soit près de 80% de moins qu’au début des années 60. Dans cette hémorragie aux dimensions affolantes, l’industrie du chocolat en est pour beaucoup.

Le cacao, une poudre qui fait des ravages

Pour diagnostiquer la situation, l’ONG américaine Mighty Earth ne mâche pas ses mots. Le chocolat consommé en Occident est « à l’origine » de la déforestation en Côte d’Ivoire, s’élève crûment l’ONG dans un rapport publié récemment. L’ONG va même jusqu’à taxer d' »illégalité » les méthodes de production des grandes boîtes du secteur.

Pis encore, à en croire Mighty Earth, le déboisement n’épargnerait pas les parcs nationaux et les aires protégées. Afin de satisfaire la demande de géants de la chocolaterie « comme Nestlé, Cadbury et Mars, de nombreux parcs nationaux du pays et d’aires protégées ont été défrichés pour laisser place à des exploitations de cacao, la matière première du chocolat », s’insurge encore l’ONG américaine.

La cacaoculture, qui équivaut à 15% du PIB ivoirien, « ne s’est pas contentée » des territoires défrichés par voie légale. Elle a favorisé le déploiement à grande échelle de l’exploitation du cacao « dans l’enceinte même des parcs nationaux et d’aires protégées du pays ».

Cette conversion, pour le moins périlleuse, enfreint la loi ivoirienne, fait observer le rapport, évoquant la responsabilité des grands négociants qui achètent le cacao et le revendent par la suite aux géants de la filière chocolatière.

Le rapport explique que des intermédiaires, communément appelés « pisteurs », rachètent la récolte des exploitations clandestines, puis les revendent à des coopératives légalement constituées qui les commercialisent ensuite à des multinationales « telles Olam, Cargill et Barry Callebaut » qui contrôlent 50% du marché mondial du cacao. Même son de cloche chez les autorités publiques. La Société publique de développement des plantations forestières (SODEFOR), avait prévenu, elle aussi, que la quasi-totalité des forêts classées de Côte d’Ivoire était en voie de destruction.

Le gouvernement au chevet des forêts

Piqué au vif, le gouvernement ivoirien est à pied d’œuvre pour éluder le point de basculement. Il a, en effet, décidé tout récemment de consacrer près d’un milliard d’euros sur une décennie pour la réhabilitation du couvert forestier, impacté par les effets de la cacaoculture.

Une politique de la préservation, de la réhabilitation et d’extension de la forêt, étalée sur 10 ans, a été ainsi mise au point avec l’adhésion de plusieurs partenaires privés afin de remettre la situation d’aplomb ou, du moins, sauver les meubles. Objectif déclaré : réhabiliter 20 % des massifs forestiers perdus d’ici 2030 avec, en bonus, une équation visant à faire en sorte que la culture du cacao ne détruise pas la forêt mais qu’elle participe à sa préservation.

Entre-temps, l’arrière-goût du chocolat, dont le marché mondial se chiffre à 100 milliards de dollars USD, serait toujours peu succulent, voire coupable…

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