Dakar, 12 avr (APS) – Des agriculteurs ont préconisé jeudi à Dakar, lors d’une réunion de l’alliance pour une industrie semencière en Afrique de l’Ouest (ASIWA), une production suffisante de semences dans la zone ouest-africaine.
»Aujourd’hui, on n’utilise pas comme il se doit les semences certifiées en Afrique de l’Ouest. Cela est dû à une indisponibilité des semences, mais aussi au fait qu’il n’y a pas dans cette région, des organisations qui soient bien coordonnées pour prendre à bras le corps cette contrainte liée à la production, la disponibilité et l’accès des producteurs aux semences », a déclaré en leur nom Ousmane Ndiaye, un membre du réseau des organisations professionnelles paysannes en Afrique de l’Ouest.
M. Ndiaye, qui s’exprimait en marge d’une réunion d’ASIWA, a évoqué un manque de solvabilité du marché des semences, un facteur à l’origine du désintérêt du privé, selon lui.
»Pour que le secteur privé puisse se lancer dans le marché commercial, il faut qu’il soit solvable’, a martelé Ousmane Ndiaye. Mais selon lui, les décideurs doivent, eux aussi, mettre en place un environnement incitatif et favorable pour le développement de l’industrie semencière, en termes d’accès à des semences, de financement, de réglementation et d’infrastructures.
De cette façon, l’Afrique pourrait ainsi rattraper son retard d’ici quelques années, a-t-il indiqué.
ASIWA a pour objectif de promouvoir un environnement favorable pour la production, la disponibilité et la circulation des semences dans la région.
»Elle va travailler avec les gouvernements, et les partenaires pour que les réglementations soient les plus favorables possibles », a assuré Ousmane Ndiaye.
De la même manière, elle compte faciliter la coopération et l’échange d’expériences entre les divers acteurs. Elle va aussi veiller à ce que les producteurs de l’Afrique de l’Ouest, puissent accéder durablement à des semences de qualité.
Modou Thiam, le président de l’union interprofessionnelle des semences (UNIS), est revenu sur le rôle que joue son organisation dans la mise à disposition des semences aux producteurs.
»Nous apportons les moyens pour la commercialisation mais aussi la transformation de ces semences », a fait observer le président de l’UNIS. Il a relevé la nécessité de redynamiser le secteur privé, pour une accessibilité à un prix abordable à des semences de qualité et en quantité.