Rabat, 30/11/2018 (MAP) – Des centaines de milliers de Kényans du secteur manufacturier pourraient perdre leur emploi dans un proche avenir en raison de la numérisation accrue, a annoncé un nouveau rapport de l’Association des fabricants du Kenya et de « l’Overseas Development Institute ».
L’étude qui a examiné en profondeur les effets de technologies telles que l’intelligence artificielle et l’apprentissage automatique sur le secteur manufacturier du Kenya a révélé que le pays était mal préparé à la quatrième révolution industrielle, ajoutant que le secteur manufacturier mondial continue d’attirer des capitaux des pays en développement vers les pays développés.
« Le déploiement des technologies numériques et de la robotique dans la fabrication détruira certains emplois et tâches, mais créera également de nouveaux emplois dans les secteurs manufacturiers qui produisent et fournissent des pièces pour ces nouvelles machines », indique le rapport, relayé vendredi par les médias kényans.
Cependant, le Kenya, à l’instar d’autres pays en développement, accuse encore du retard sur les pays développés en ce qui concerne l’adoption de la technologie numérique à la fois pour la production de biens manufacturés et pour la gestion des chaînes de valeur.
Cela signifie que, à mesure que de plus en plus d’industries brouillent la frontière entre les processus physiques et numériques, les fabricants et les investisseurs rechercheront des opportunités permettant de réduire les coûts de main-d’œuvre et d’accroître la productivité, en se tournant vers les pays développés, ajoute la même source.
« Une fracture numérique persistante au Kenya dans le contexte de la numérisation croissante à l’échelle mondiale peut conduire à un réassortiment croissant des emplois dans le secteur manufacturier et à la concentration de la production future de biens numérisés dans les pays développés », indique le rapport.
Il note en outre que le Kenya est peut-être déjà en train de se désindustrialiser prématurément, la contribution du secteur manufacturier au PIB passant de 12% en 2007 à 8% l’an dernier.