Harare, 16/12/2022 (MAP)- Des chocs multiples, internes et externe, continueront de peser sur les perspectives de croissance de l’économie zimbabwéenne, a indiqué vendredi le Fonds monétaire international (FMI).
« La poussée de l’inflation, les précipitations irrégulières, les pénuries d’électricité et la guerre entre la Russie et l’Ukraine continueront d’affecter négativement les conditions économiques et sociales du pays », a déclaré Dhaneshwar Ghura, chef de la mission du FMI qui vient de conclure une visite au Zimbabwe dans le cadre des consultations de 2023.
Soulignant que la croissance du PIB réel devrait ainsi baisser à environ 3,5 % en 2022, il a noté que l’incertitude demeure élevée et les perspectives économiques dépendront de la mise en œuvre de politiques clés et de l’évolution des chocs extérieurs.
À cet égard, M. Ghura a affirmé que l’impératif politique à court terme pour le gouvernement zimbabwéen est d’ancrer durablement la stabilité macroéconomique du pays.
« Les services du FMI recommandent ainsi d’accélérer la libéralisation du marché des changes, notamment en supprimant les restrictions sur le taux de change auquel les banques, les courtiers agréés et les entreprises effectuent leurs transactions », a-t-il signalé.
Il s’agit également de maintenir une politique monétaire suffisamment restrictive pour restaurer durablement la stabilité macroéconomique et assurer la stabilité sociale, rétablir l’efficacité de la politique monétaire et maintenir une orientation budgétaire prudente.
« La politique budgétaire devrait viser à contenir le déficit conformément aux financements non inflationnistes disponibles et à créer un espace budgétaire pour les dépenses critiques », a expliqué le responsable.
Il a, de même, relevé que cet objectif peut être atteint en mobilisant des recettes supplémentaires, sur la base de réformes de la politique fiscale, et en réduisant les dépenses non prioritaires tout en renforçant la gestion des finances publiques.
En outre, M. Ghura a souligné que la surveillance financière des entreprises publiques (EP) par le Trésor devrait être encore renforcée afin de minimiser les risques budgétaires.
Les réformes des institutions économiques et des cadres de gouvernance et de lutte contre la corruption sont également essentielles pour renforcer les fondements du développement du secteur privé et de la croissance inclusive, a-t-il conclu.