Abidjan, 22 sept 2023 (AIP) – Des panélistes ont exposé les défis à relever pour atteindre une croissance durable et inclusive de l’agro-industrie en Côte d’Ivoire, lors du lancement de la première édition de l’inclusif agri business club, jeudi 21 septembre 2023 à Abidjan-Plateau.
Selon la présidente du Mouvement des petites et moyennes entreprises de Côte d’Ivoire, Zoundi Yao Patricia, ces défis se déclinent en trois catégories distinctes. Il convient tout d’abord d’évoquer la problématique de l’accès aux intrants et aux semences de qualité, éléments sine qua non pour garantir une production de haute qualité.
Mme Yao a souligné, par ailleurs, l’existence d’un défi d’ordre organisationnel, à savoir comment parvenir à une collaboration harmonieuse entre les groupements agro-industriels, en évitant tout conflit, tout en les guidant dans la gestion de leur gouvernance et en les encourageant à constituer des réserves financières afin de pouvoir acquérir eux-mêmes les intrants nécessaires, dans le but ultime d’atteindre une certaine autonomie.
La présidente a abordé les répercussions du changement climatique, accompagnées de la perturbation des saisons, qui privent fréquemment les agriculteurs des précieuses précipitations nécessaires à leurs cultures. De plus, elle a formulé une recommandation visant à rendre l’activité agricole plus agréable grâce à l’adoption de méthodes mécanisées.
Le président de MENSAH Groupe, Kouakou Ghislain, dont la spécialité réside dans la culture du manioc, a souligné que de nombreuses coopératives intervenant dans la filière du manioc ne sont pas formellement constituées et présentent un niveau de structuration peu élevé.
M. Kouakou a observé qu’un certain nombre d’entre elles éprouvent des difficultés à organiser des assemblées générales assorties de procès verbaux, du fait de l’apathie de certains de leurs membres qui ne parviennent pas à obtenir des documents fiables afin de professionnaliser leur fonctionnement.
Il a également évoqué le désintérêt manifesté par les jeunes à l’égard de l’agriculture ainsi que les obstacles rencontrés dans l’accès aux ressources financières.
« Nous avons mis en place une plateforme qui réunit des pépiniéristes engagés dans la culture du manioc. Notre objectif est double : d’une part, nous favorisons la plantation de manioc, et d’autre part, nous commercialisons des boutures de manioc que nous fournissons à certains producteurs, dans le but d’améliorer leurs rendements », a précisé le président de MENSAH Groupe.
Le gérant de l’entreprise « Espoir-riz-Cavally », Bamba Moussa, a affirmé que sa société met un fort accent sur les systèmes d’intensification du riz, qui permettent de réduire les coûts relatifs aux semences et aux engrais tout en favorisant une augmentation de la production. Il a également souligné un autre défi majeur, à savoir la question du foncier rural, étant donné que les terres cultivables sont actuellement menacées par l’urbanisation et les conflits sociaux.
« Nous sommes en train de travailler activement sur ce volet, dans l’espoir que l’État prendra en considération cette problématique foncière », a-t-il rassuré, tout en regrettant le fait que de nombreuses femmes dans la région de l’ouest rencontrent souvent des difficultés pour accéder à la terre en vue de leurs activités agricoles. De plus, il a mis en lumière les initiatives innovantes de l’État qui a élaboré une stratégie visant à mieux promouvoir le riz auprès des consommateurs.
Ce panel organisé par le Programme 2 SCALE portait sur le thème, « Agro-industrie inclusive: Une voie vers un développement agricole durable et équitable ».