Man, 22 sept 2024 (AIP)-À l’image de plusieurs régions du pays en chantier, la région du Tonkpi bénéficie de grands projets de développement qui apportent une transformation profonde à cette partie de la Côte d’Ivoire, autrefois marquée par les crises. Située à l’ouest du pays, avec Man pour chef-lieu, la région jouit aujourd’hui d’importantes infrastructures qui redonnent un nouveau souffle à son économie et améliorent la vie de ses habitants.
Le gouvernement ivoirien, sous l’impulsion du président Alassane Ouattara, a fait du développement régional une priorité, et le Tonkpi ne fait pas exception. Les investissements concernent notamment la réhabilitation des routes, l’électrification, l’approvisionnement en eau potable, ainsi que la construction et la modernisation des infrastructures éducatives et sanitaires.
Un réseau routier revitalisé
L’accessibilité de la région, autrefois difficile, est aujourd’hui grandement améliorée. Le bitumage des axes principaux, comme Duékoué-Man (77 km), Man-Danané (68 km) et Man-Zouan-Hounien (107 km), apporte un confort de circulation qui soulage la population et les usagers. Diomandé Jonas, un habitant en transit, témoigne,
« Franchement, on a souffert de ces tronçons devenus impraticables dans un passé récent. Aujourd’hui, le déplacement est aisé, même si plusieurs axes restent à réhabiliter. ».
En outre, la route reliant Danané à la Guinée (48 km) facilite les échanges transfrontaliers et booste les activités commerciales. Pour Mlle Goué Gertrude, commerçante, »c’est ouf de soulagement » pour la fluidité de la circulation. « C’est un ouf de soulagement… ce trajet auparavant était difficile. Cela facilite nos transactions, surtout que nous sommes proches de la frontière », a-t-elle commenté.
A l’instar de la voie Man-Danané entièrement rénovée, des centaines de kilomètres de routes bitumées favorisent une circulation aisée entre les grandes agglomérations.
Le gouvernement a annoncé également la rénovation de la voie Man-Kouibly (40 km) dans le cadre d’une route d’intégration pour le district des Montagnes.
La route Biankouma-Sipilou, longue d’environ 60 km, sera bientôt bitumée. Les travaux battent leur plein et le calvaire des usagers sur cette route ne sera qu’un vieux souvenir d’ici peu. Parallèlement, un programme d’entretien routier sur la période 2023-2025 prévoit le reprofilage de plus de 1000 km de routes pour un coût global de 5,39 milliards FCFA.
Ces projets incluent aussi la construction d’un pont de 120 mètres à Sémien (département de Facobly) pour désenclaver le Tonkpi du Worodougou. Cet ouvrage d’ailleurs achevé, attend être mis en circulation par les autorités. Il améliorera les connexions interrégionales et stimulera le développement local.
Modernisation des infrastructures sanitaires
La région du Tonkpi dispose d’un réseau sanitaire relativement dense, avec 157 établissements sanitaires de premier contact (143 publics et 14 privés). Au titre des hôpitaux de référence, l’on dénombre cinq hôpitaux dont un Centre hospitalier régional (CHR) à Man, quatre hôpitaux généraux (HG) dont deux à Biankouma, un à Danané et un à Zouan-Hounien. Le Centre hospitalier régional (CHR) de Man et l’Hôpital général de Danané figurent parmi les pôles de santé modernes, dotés de plateaux techniques avancés.
Comme le CHR de Man l’Hôpital général de Danané constitue un pôle de d’excellence de soins dans l’Ouest ivoirien.
Le ministre de la Santé, Pierre Dimba, lors du festival Tonkpi Nihidaley, a annoncé la réhabilitation de l’ancien CHR de Man, qui sera transformé en hôpital général, renforçant ainsi l’offre de soins dans la région.
Des efforts sont également entrepris pour améliorer la couverture sanitaire avec la construction de nouveaux dispensaires et maternités, renforçant l’accès aux soins pour 64% de la population vivant à moins de 5 km d’un centre de santé.
Révolution dans l’éducation
Le secteur de l’éducation joue un rôle clé dans la transformation du Tonkpi. Parmi les réalisations, on compte l’Université Polytechnique de Man, ouverte en février 2016, qui offre des formations diversifiées dans des écoles supérieures et Unités de Formation et de Recherche (UFR).
L’Université Polytechnique de Man.
Les cinq départements de la région ont également bénéficié de la construction de plusieurs collèges de proximité. Ces efforts visent à rapprocher l’école des apprenants, notamment dans les zones rurales, où l’accès à l’éducation était limité. Le président du conseil régional, Mabri Toikeusse, a souligné la nécessité de réhabiliter les infrastructures scolaires délabrées et de construire de nouvelles salles de classe pour faire face à la demande croissante.
Les infrastructures scolaires représentent 44% des réalisations du conseil régional, et des projets comme le lycée professionnel d’excellence à Zouan-Hounien sont en cours de réalisation. Ces investissements contribuent à faire de la région un pôle de formation reconnu.
Aujourd’hui, la région compte toutes les écoles de référence en termes de formation, telles les lycées techniques et professionnels, le Centre d’animation et de formation pédagogique (CAFOP), l’Institut national de formation des agents de santé (INFAS) et bien d’autres grandes écoles privées.
Un réseau de téléphonie mobile en expansion
La couverture mobile dans le Tonkpi a également connu des avancées significatives. À fin juillet 2023, 89,07% des localités de la région sont couvertes par la téléphonie mobile, avec 399 localités bénéficiant de la 4G. Bien que 66 localités restent encore non couvertes, ces progrès sont salués par les habitants, qui espèrent que tous les opérateurs de téléphonie mobile pourront étendre leurs services pour améliorer la connectivité.
Une électrification étendue
La région du Tonkpi a enregistré d’importants progrès en matière d’électrification. Entre 2012 et 2020, 427 localités ont été électrifiées, faisant passer le nombre total de localités desservies de 135 à 562 sur un total de 604. Le programme national d’électrification rurale (PRONER) prévoit d’atteindre une couverture complète d’ici 2025. Cette amélioration est largement appréciée par les populations locales, qui constatent une amélioration de leurs conditions de vie grâce à l’accès à l’électricité, favorisant notamment l’épanouissement d’activités économiques dans les villages.
Un accès à l’eau potable amélioré
Le chateau d’eau de Biankouma.
La question de l’eau potable reste une priorité pour le gouvernement dans la région. Grâce aux efforts, plusieurs localités en déficit de production, notamment Man, Sipilou et Zouan-Hounien, ont vu leurs infrastructures hydrauliques améliorées. La direction régionale Ouest (DRO) de la SODECI de Man est dotée d’une capacité de production journalière dépassant 24 000 m3/jour. Des pompes villageoise desservent plusieurs autres localités lointaines pour tenir compte des aspirations en eau potable pour toutes les populations.
Cependant, des défis persistent, notamment dans les zones rurales où les pompes à motricité humaine sont encore insuffisantes. L’urgence de nouvelles installations se fait sentir, malgré les efforts déjà fournis.
Le potentiel économique du Tonkpi
La région du Tonkpi est riche en ressources naturelles et agro-industrielles. Le secteur minier est en pleine expansion, avec des sociétés exploitant l’or, le fer et le nickel. Le développement des infrastructures agricoles permet également de soutenir les producteurs locaux, notamment dans les filières vivrières et le café. Le Tonkpi fait partie de l’agro-pôle du « grenier de produits vivriers », prévu dans le Plan national de développement (PND) 2021-2025. Cela ouvre des opportunités d’investissement pour les entrepreneurs locaux et étrangers, dans l’agro-industrie et le tourisme.
Toutes ces opportunités réjouissent les habitants de l’Ouest qui entendent tirer largement profit. « Aujourd’hui la région bénéficie de plusieurs projets, et cela est vraiment bon surtout pour nos associations de femmes qui font le vivrier pour arracher leur autonomie », a soutenu dame Mabéa Rosalie, membre d’une coopérative du vivrier dans la région.
Le bataillon de sécurisation de l’Ouest de Man
Une région stable et sécurisée
Le retour de la sécurité dans le Tonkpi a permis la reprise des investissements et le développement. La présence visible des militaires le long de L’Ouest avec le Bataillon de sécurisation de l’Ouest (BSO), y compris la gendarmerie, la police et les autres forces, assurent la tranquillité des populations, notamment dans les zones frontalières avec la Guinée et le Liberia. Les centres de secours d’urgence installés à Man et Danané renforcent la sécurité et l’intervention rapide en cas d’incidents, et des demandes sont faites pour ouvrir d’autres centres afin de mieux couvrir l’ensemble de la région.
Des défis subsistent
Malgré les progrès notables, de nombreux défis demeurent dans le Tonkpi. La problématique d’eau potable persiste, des routes encore impraticables et le chômage des jeunes sont autant de difficultés qui doivent encore être résolues.
« Nous disons merci au président Alassane Ouattara pour ce qui est fait, mais plusieurs localités restent sans eau potable et certaines routes importantes sont impraticables », confie Diomandé Kapieu, responsable d’une mutuelle de développement.
L’appel des populations est clair, les efforts doivent se poursuivre pour assurer que les bénéfices du développement atteignent tous les habitants du Tonkpi, notamment dans les zones les plus reculées