De l’envoyée spéciale de l’APS : Fatou Kiné Sène
Dakar, 30 oct (APS) – Du nouvel espace consacré aux techniques du
numérique à la rétrospective de 16 films sur le Liban, l’édition 2019
des Journées cinématographiques de Carthage (JCC, 26 octobre-2
novembre) mise sur de nouvelles initiatives pour se réinventer. En
voici les échos.
Carthage digitale : Acteurs, réalisateurs, producteurs et passionnés
du cinéma ont lancé un nouvel espace d’échange autour des techniques
du numérique. Initié par le Centre national du cinéma et de l’image
(CNCI) de la Tunisie, cette première édition du « Carthage Digital »
représente une nouvelle section de « Carthage Pro ».
Elle se veut « le signe d’une évolution dans les idées et les
mentalités des professionnels du domaine », selon la directrice du
CNCI, Chiraz Labadie.
« Les techniques numériques représentent de nouvelles façons de faire
du cinéma qui aident à le développer par les techniques de
digitalisations sans nuire aux fondamentaux du cinéma classique »,
fait-elle valoir.
Elle souligne que la création de cette section dont l’élaboration a
commencé depuis 2017, afin de promouvoir ce domaine riche en potentiel
pour le cinéma et les jeux vidéo, constituait « un défi » relevé par le
CNCI.
Engage@JCC : Après le festival de Durban en Afrique du Sud, le
programme « Engage@JCC » a été lancé à Carthage pour la première fois,
avec la participation de différents acteurs de l’industrie
cinématographique, lesquels sont ainsi invités à des réflexions
multidisciplinaires et critiques afin d’explorer les possibilités
d’expérimenter et de créer des modèles alternatifs. Il s’agit aussi de
favoriser la formation de « nouvelles synergies ».
Différentes tables rondes ont été organisées dans ce cadre, notamment
celle liée à « la recherche et critique cinématographique », histoire de
voir comment valoriser et dé-marginaliser le discours local sur les
cinémas africains, arabe et de la diaspora.
Pour de nombreux critiques de cinéma, il est nécessaire de diversifier
les supports pour toucher un maximum de public, étant donné qu’il y a
de moins en moins de personnes pour la lecture.
« Il faut sortir de cette représentation de la critique qui est un
travail de lourd », a préconisé le critique et universitaire tunisien
Ikbal Zalila.
Le critique qui se présente comme « un organe de lien entre le
professionnel et le public », selon le sénégalais Thierno Ibrahima Dia,
doit désormais avoir comme rôle « de créer des archives, ce qui va
permettre au film d’exister dans la durée », indique son homologue
français Olivier Barlet.
Focus Libanais : Le Liban, l’un des pays invités d’honneur de cette
session 2019 des JCC, a présenté une rétrospective de 16 films (dix
longs métrages et six courts) dont ‘’1982 & The rifle, The jackal, The
wolf, and the boy’’ du réalisateur Walid Moenes.
Ce film a été projeté en ouverture, lundi, au cinéma l’Africa, en
présence de Bassem Nomani, ambassadeur du Liban et de Mohamed
Zinelabidine, ministre des Affaires culturelles de la Tunisie.
Pour le réalisateur et historien du cinéma, Hady Zaccak, déjà venu à
Dakar pour présenter son film « Mercédes+ », le cinéma libanais,
« longtemps habité par la guerre civile, le déchirement social et
culturel, est en plein ébullition avec l’empreinte de certains
réalisateurs libanais ».
FKS/BK/ASG