Niamey, 28 Juillet (ANP)- Le ProDAF (programme de développement de l’agriculture familiale) a aménagé vingt-trois (23) cuvettes oasiennes dans la Région de Diffa, dans le cadre dans un projet entamé en 2018, à travers lequel il a mené des actions de gestion durable des terres et des eaux (GDTE), rapporte un document officiel.
Ces actions concernent des travaux d’aménagement en petite irrigation de 150 ha de ces cuvettes et la protection contre l’ensablement par la fixation mécanique et biologique des dunes aux alentours.
Cet aménagement est une combinaison de plusieurs techniques dont la fixation mécanique avec construction des claies périmétrales et des palissades pour réduire l’action du vent avec le Leptadenia pyrotecnica/Rachis de palmier ; la fixation mécanique avec épandage des rachis de doumier pour stabiliser physiquement la dune et réduire l’arrachement du sol ; la fixation mécanique et biologique avec épandage de fumure organique pour favoriser la Régénération Naturelle de jeunes plants sur les dunes fixées ; la fixation biologique avec épandage de semences de graminées pour faciliter la végétalisation de la dune et sa stabilisation et enfin la fixation biologique avec la plantation de plants forestiers adapter au climat et à croissance rapide.
Ceci, rapporte le document, a permis la stabilisation de 2875 ha de dune réalisé sous forme d’activités à Haute Intensité de Main d’œuvre ayant mobilisé 3 057 ménages dont 44 ménages de réfugiés-retournés-déplacés. 44 millions de FCFA ont été transférés à ces ménages contribuant ainsi à la réduction de leur vulnérabilité. On note aussi la plantation de 1 500 000 plants forestiers avec un taux de réussite variant entre 75% et 83% à la sortie de la saison pluvieuse, l’acquisition et l’épandage de 11,5 tonnes de semences fourragères et plus de 75 000 sacs de fumure organique épandus.
Sur les 150 ha aménagés, 132,93 ha sont mis en valeur permettant une augmentation de 35% de la superficie exploitée et une amélioration significative de la production. La mise en valeur de ces superficies ont permis d’enregistrer des productions supplémentaires en 2021 de 252,35 Tonnes d’oignon, 124,26 Tonnes de maïs et 61,29 Tonnes de blés contribuant ainsi à améliorer le niveau de sécurité alimentaire et nutritionnel des ménages.
Sur le plan pastoral, les parties fixées et enherbées sont actuellement utilisées comme parcours stratégiques de repli pour les animaux réduisant ainsi le déficit fourrager et les risques des conflits Agriculteurs-Éleveurs.
Les cuvettes oasiennes constituent pour la région de Diffa, particulièrement les communes de Goudoumaria et de Mainé Soroa un écosystème à fort potentiel agropastoral. La fertilité des sols au niveau de ces cuvettes oasiennes combinée à la faible profondeur de la nappe offre un microclimat favorable au développement des activités agricoles tout au long de l’année. Malheureusement de nos jours ces écosystèmes sont sous la menace de l’ensablement impactant sérieusement les superficies mises en valeur. Le phénomène résulte de l’arrachement du sable, de son transport par le vent et de son dépôt aux alentours et à l’intérieur des cuvettes.
C’est pour contribuer à l’atténuation des effets de ce phénomène que le Programme de Développement de l’Agriculture Familiale dans la région de Diffa (ProDAF-Diffa) a lancé le 20 mars 2018 ce projet conçu et financé par le Fonds International de Développement Agricole (FIDA), le Fonds Norvégien (NORAD) et l’Etat du Niger.
L’objectif est d’assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle, et les capacités de résilience des ménages ruraux de la région.
Il s’agit spécifiquement d’augmenter durablement les revenus des exploitations agricoles familiales des communes de Diffa, de Chétimari, de Gueskérou, de Kablewa, de Foulatari, de N’guelbeyli, de Goudoumaria et de Mainé Soroa, de les adapter aux changements climatiques, leur accès aux marchés et aussi l’insertion socio-économique des populations réfugiées, déplacées et retournées dans des communautés d’accueil.
Pour la durabilité de cette opération, un dispositif de gestion -surveillance est mis en place et appuyé par un groupe de gardiens. A cela s’ajoute l’intensification de la sensibilisation et de l’ingénierie sociale auprès des bénéficiaires pour les sensibiliser davantage sur le bien fait de la durabilité de l’action.
Les résultats satisfaisants atteints ont conduit le ProDAF Diffa à prévoir dans sa planification de l’année en cours la consolidation de 200 ha de superficie déjà traitée et surtout une extension de l’opération sur 400 autres Ha.