Beni, 17 janv. 2023 (ACP).- Un kamikaze grièvement blessé a été détecté parmi les personnes victimes de l’attentat à la bombe du dimanche 15 janvier dans une église de Kasindi, en République démocratique du Congo, à la frontière avec l’Ouganda, a appris l’ACP mardi, de source militaire.
« Hormis le Kenyan suspect arrêté le même dimanche, jour du drame, nous avons détecté un kamikaze grièvement blessé parmi les victimes blessés que nous avons identifié lors de l’explosion d’une bombe dans l’église 8ème CEPAC à Kasindi », a annoncé à la presse de Beni, tard dans la soirée de lundi, le capitaine Antony Muwalushay, porte-parole des opérations Sokola1 grand Nord.
« Nous (Les FARDC) avons pris en charge ce kamikaze qui est grièvement blessé, en l’acheminant à Beni pour des soins appropriés, afin qu’il nous serve des renseignements utiles par rapport à cet attentat », a fait savoir le capitaine, en présence du gouverneur militaire du Nord-Kivu, le général-major Constant Ndima, descendu sur le lieu du drame.
Il a en outre annoncé que le bilan a été revu à la hausse, soit quatorze morts, quatre victimes ayant succombé de leurs blessures, du côté des personnes blessées.
« Jusqu’à présent 14 personnes ont trouvé la mort et plus de 70 autres blessées dans l’explosion », a précisé le capitaine porte-parole des FARDC/Beni, faisant suite au bilan provisoire présenté dimanche : dix compatriotes tués et 39 blessés.
Plusieurs civils, parmi eux un bébé, des adolescents et des adultes, ont été tués dans l’explosion dimanche, d’une bombe piégée dans une église à Kasindi.
« Parmi les personnes tuées, il y a un bébé d’au moins deux ans et des adolescents », a témoigné Constantin Paluku, un chrétien présent au moment de l’explosion.
Sur des photos et des vidéos partagées par des chrétiens présents, on aperçoit des traces de sang et des corps immobiles dans un amas de débris. Pendant que des motocyclistes s’activaient â transporter des blessés ensanglantés.
Le gouverneur militaire du Nord-Kivu, le général Constant Ndima a pris, durant son séjour à Kasindi, certaines dispositions parmi lesquelles le renforcement des effectifs des militaires de cette cité. Il a également pris la décision d’associer la population dans toutes les démarches de renseignements, afin de démanteler d’autres kamikazes qui se cachent, estimant que le danger n’est pas encore écarté.
Sur Twitter, le ministre Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement congolais a accusé les terroristes du groupe Forces démocratiques alliées (ADF) d’avoir organisé cet attentat.
L’armée estime que cet attentat à la bombe piégée a eu lieu parce que les armées congolaise et ougandaise font subir des revers aux ADF en profondeur.
Avant cet attentat dans une église pentecôtiste, un engin piégé avait explosé le 27 juin 2021, deux bombes artisanales avaient explosé à Beni-ville, dont une à l’intérieur d’une église catholique. Le soir du même jour, toujours à Beni, un kamikaze était tué dans l’explosion de l’engin qu’il portait.
Ce dimanche, l’armée congolaise a annoncé avoir arrêté un suspect de nationalité kényane. Classé comme groupe terroriste par les États-Unis et la RDC, les ADF sont à leur arrivée dans l’est congolais, des rebelles ougandais opposé au président Yoweri Museveni.
Mais depuis 2017, ils massacrent les civils congolais bien qu’ayant fait souche dans les communautés de ces coins. Parmi ces terroristes, les FARDC arrêtent des personnes de plusieurs nationalités notamment des Ougandais, des Congolais, des Rwandais, des Kényans, des Tanzaniens, voire des Arabes.
Les armées congolaise et ougandaise ont lancé des opérations contre les positions des ADF qu’elles ont délogées de plusieurs fiefs.
Les provinces déstabilisées du Nord-Kivu et de l’Ituri sont sous état de siège depuis le mois de mai 2021.