AIP Eurocham et ses partenaires lancent le projet « S’investir durablement ensemble » à Abidjan MAP Soudan: 391 décès dus au choléra et à la dengue ANP Le CNSP et les syndicats étudiants échangent sur la situation et les défis du secteur de l’éducation au Niger MAP Explosion de la consommation de l’héroïne en Afrique du Sud (étude) MAP Lancement d’un projet de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme en Afrique de l’Ouest APS SENEGAL-RELIGION / Le chef de l’Etat invité à soutenir le Grand prix international Cheikh Ibrahima Niass pour le récital du Saint Coran APS SENEGAL-ECONOMIE-SOCIAL / Systèmes financiers décentralisés : Alioune Dione mise sur la mutualisation pour plus d’efficacité ANP Semaine du numérique au Niger : les Ministres de l’AES y prennent part MAP Investissements Chinois au Maroc : Bank Of Africa renouvelle son MoU avec le premier assureur chinois « Sinosure » APS SENEGAL-MAURITANIE-VISITE / Faye et Ghazouani ont discuté des relations de coopération bilatérale entre Dakar et Nouakchott

Face à l’hécatombe sur les routes sénégalaises, le gouvernement durcit les mesures de contrôle et resserre l’étau autour des mauvais conducteurs


  20 Janvier      53        Securité (2994),

 

Dakar, 20/01/2023 (MAP)- Des accidents mortels de la route sont survenus ces derniers jours au Sénégal faisant plus de 60 morts et nombre de blessés, suscitant la colère des populations et de la société civile et une ferme réaction de la part des autorités de ce pays de l’Afrique l’Ouest, qui ont pris une vingtaine de mesures susceptibles, selon elles, de renforcer la sécurité routière.

Face à cette situation préoccupante et devant la recrudescence des accidents de la route, qui continuent de faire des victimes, le gouvernement sénégalais, sur directives du Chef de l’Etat, Macky Sall, a annoncé la prise d’une vingtaine de mesures d’urgence, et resserré l’étau autour des chauffards, dans le but de parer aux accidents tragiques devenus récurrents sur les routes du Sénégal.

Ces mesures ont été décidées lors d’un Conseil ministériel convoqué le lendemain de l’accident tragique, survenu le 8 janvier dernier dans le centre du pays, impliquant deux bus de transport en commun et qui a couté la vie à 42 personnes et causé de nombreux blessés dont certains sont dans un état grave.

Quelques jours après, une collision entre un car de transport de voyageurs et un camion a fait 22 morts et 23 blessés dans le nord du pays.

Le drame du 8 janvier, l’un des plus meurtriers au Sénégal ces dernières années, a suscité un flot de critiques contre les autorités pour leur incapacité à faire respecter les règles de conduite, mais aussi la réglementation sur l’état des véhicules.

Le gouvernement a annoncé dans la foulée une vingtaine de dispositions. Il s’agit principalement de l’interdiction de transporter des voyageurs sur les routes interurbaines entre 23 heures et 5 heures, l’interdiction des porte-bagages, la limitation à dix ans de la durée d’exploitation des véhicules de transport de personnes, entre autres mesures.

Lors du Conseil des ministres tenu mercredi, le président Macky Sall a invité le gouvernement à ‘’veiller à la mise en œuvre des mesures d’urgence de la sécurité routière avec’’, entre autres, ‘’l’application de toutes les mesures validées en Conseil des ministres, notamment l’intensification des visites techniques, la limitation de vitesse à 90 km/heure maximum des véhicules de transports publics et l’arrêt de l’importation et le rechapage des pneus d’occasion’’.

Selon l’enquête ouverte sur l’accident du 8 janvier, l’éclatement d’un pneu d’un car impliqué serait la cause de ce drame.

Les mesures prises par le gouvernement comprennent aussi « l’intensification, le long des axes routiers et autoroutiers, des contrôles permanents des forces de sécurité, la maîtrise de la circulation routière et la divagation des animaux ».

Elles portent aussi sur « la réforme et la modernisation du système de transport public dans tous ses volets en intégrant l’urgence de la mise en œuvre du programme concerté de renouvellement accéléré des parcs de transport, comme action prioritaire d’accompagnement ».

Parmi ces mesures figurent également « l’accentuation, à partir de tarifs réglementés selon les destinations, du déploiement national de la société publique «Dakar Dem Dik» et des sociétés privées de transport disposant de parcs de gros porteurs, de bus, de minibus et de taxis aux normes ».

Ces dispositions concernent aussi « la mise en place d’un dispositif permanent de communication et de formation adapté aux usagers et aux acteurs du secteur sur le nouveau code de la route et les mesures préventives de lutte contre l’insécurité routière, en particulier, le respect des horaires de circulation pour les véhicules de transport ».

Nombre de ces mesures sont décriées par les professionnels du transport comme étant en déphasage avec les réalités économiques ou les modes de vie, par exemple l’interdiction faite aux bus et minibus de circuler la nuit, ou l’interdiction d’importer des pneus usagés.

Les transporteurs estiment que certaines mesures prises par le gouvernement comme l’interdiction faite aux bus et aux minibus de circuler la nuit, l’interdiction d’importer des pneus usagés ou encore la suppression des porte-bagages, sont en ‘’déphasage » avec les réalités économiques ou les modes de vie du pays.

Les bus convoyant des passagers comme les marchandises sont en effet un moyen de transport essentiel entre localités, faute d’autres solutions. Ces véhicules sont communément transformés pour accroître leur capacité et équipés de porte-bagages de toit souvent surchargés au point de menacer la tenue de routes.

Certains syndicats de transport au Sénégal a d’ailleurs annoncé une grève « illimitée » à partir de mardi à 00H00 locale et GMT pour protester contre ces mesures.

Dans le cadre des efforts visant à lutter contre les accidents de la route, un collectif regroupant des associations sénégalaises de consommateurs a demandé à l’Etat de reprendre le service public du transport et de créer des sociétés de gros transporteurs dans chaque région, en guise de solutions à la récurrence des accidents de la route.

Dans une déclaration publiée mardi, les associations concernées demandent à l’Etat de  »reprendre le service public du transport, de créer des sociétés de gros transporteurs dans chaque région et de leur concéder entre 20 et 30% du service du transport public de voyageurs avec un accompagnement conséquent ».

Selon des statistiques, les accidents de la route tuent officiellement 700 personnes chaque année au Sénégal, pays de plus de 17 millions d’habitants.

Le Sénégal accusait en 2019 une mortalité sur les routes de 24 pour 100.000 habitants, et l’Afrique subsaharienne de 27 pour 100.000, pour un taux de 6 pour 100.000 dans l’Union européenne et de 2 en Suisse, selon la Banque mondiale.

Selon le gouvernement sénégalais, 92% des accidents sont liés aux facteurs humains. Il avait été ainsi recommandé de fixer l’âge minimum « d’obtention du permis de conduire pour les conducteurs de véhicules de transport public interurbain de passagers et de marchandises à 30 ans ».

Abdelkrim Kninah

Dans la même catégorie