Ces axes prioritaires seront inscrits au dialogue national intersectoriel avec les responsables du Fonds, pour échanger sur les nouvelles orientations du programme 8 du FEM, a t-il précisé.
M. Dramé intervenait, vendredi, à Dakar, au cours d’une réunion de travail entre le ministre de l’Environnement et le président directeur général du FEM, Carlos Manuel Rodriguez.
Il est revenu sur la Grande muraille verte (GMV), ’’une sur-priorité’’ pour le président de la République à travers la création de l’Agence sénégalaise de la reforestation et de la Grande muraille verte (ASRGM).
’’L’un des facteurs du terrorisme, selon des études, se trouve être la dégradation du milieu et le manque de subsistance pour les populations. Quand les populations ne parviennent pas à survivre, il est facile de leur vendre ce genre de projets’’, a t-il souligné.
Ainsi, ’’la GM pourrait être une solution mais, pour cela, il y a un travail à faire pour relever le niveau des financements’’, a dit Baba Dramé.
D’autres points du dialogue concernent la gestion des déchets automobiles, des véhicules à fin de vie, a t-il signalé.
Au Sénégal, le parc automobile est bien fourni mais l’essentiel des voitures en circulation ne sont pas neuves et leur cycle de vie est très court.
De ce point de vue, a t-il indiqué, ’’il faut réfléchir sur comment gérer ces déchets’’. ’’Nous n’avons pas un mécanisme national qui puisse permettre de recycler ces voitures en fin de vie qui est un problème écologique à solutionner’’, a t-il soutenu.
Selon lui, il faut travailler à ’’mettre en place une unité industrielle nationale pour arriver à les recycler et arriver à créer des emplis verts’’.
A cela s’ajoute la gestion des infrastructures en milieu urbain avec une anarchie notée un peu partout dans les villes (gravats, béton, ferraille entre autres).
Toujours parmi ces volets prioritaires, Baba Dramé a plaidé pour l’aménagement de la forêt classée de Mbao à travers la densification du couvert végétal avec un certain nombre d’activités qui permettront de préserver ce site.
Il y a également la préservation du site du Technopole, une infrastructure écologique urbaine.
La Grande Niaye de Pikine, a t-il souligné, est un sanctuaire pour la biodiversité et joue un rôle extrêmement important en matière de lutte contre les inondations.
Sur le plastique, il a rappelé que le cadre juridique et réglementaire a été revu pour éliminer tous les plastiques à usage unique.
A cet effet, Baba Dramé a proposé la mise en place d’un programme d’appui pour améliorer la capacité de production des sachets alternatifs.
’’La capacité nationale tourne autour d’1 million 500 alors que les estimations au Sénégal sont de 5 millions par jour. Il y a un gap énorme à combler. C’est pourquoi, nous devons inciter les investisseurs à s’intéresser à ce secteur (…)’’, a-t-il laissé entendre.
Il a souligné la nécessité de développer des projets sur le fleuve Gambie, qui ’’à ce jour, n’a pas bénéficié de l’accompagnement des projets du FEM alors que c’est un fleuve capital, traversé par le parc Nioko Kolokoba sur 250 km’’.
’’Il est essentiel de l’appuyer pour la survie de ce parc avec aussi tous ces problèmes de pollution liés à l’exploitation de l’or dans la partie sud est du Sénégal’’, a t-il dit.
’’Les pays en développement doivent totalement absorber les crédits alloués par le Fonds pour l’environnement mondial (FEM) en vue de développer des projets de résilience’’, a soutenu Baba Dramé.
’’C’est inadmissible que des allocations soient données à nos pays et qu’elles ne soient pas absorbées (…)’’, a relevé M. Dramé, estimant que ’’les agences d’exécution doivent présenter des projets bancables avant d’être soumis au FEM’’.
