Kaffrine, 28 jan (APS) – Le chanteur sénégalais Abou Thiam dit ‘’Ngaari Laaw’’ s’est produit, vendredi, à Keur Pathé, une localité du département de Birkilane, un show consacrant son retour sur scène après plusieurs années d’absence, a constaté l’APS.
Le musicien était, en compagnie de son orchestre, l’invité spécial d’un dîner de gala organisé dans le village natal du ministre de la Culture et du Patrimoine Historique Aliou Sow dans le cadre de la 11ème édition du Festival national des arts et cultures dont la clôture est prévue ce samedi à Kaffrine.
L’artiste s’était révélé au public dans les années 1990, époque où il s’activait beaucoup dans les chansons prenant en compte les problématiques de sa communauté et du Sénégal avec la sensibilisation sur l’analphabétisme, l’excision, la lutte contre le Sida, l’éducation et le leadership féminin.
‘’Depuis 2015, je suis tombé malade, après il y a eu cette histoire du Covid, mais Alhamdoulilah je reprends progressivement et petit à petit les activités’’, a dit le chanteur pulaar originaire de Ngouye, à 3km de Pété dans la région de Matam.
L’artiste a fait une prestation en live de son nouveau concept intitulé ‘’Echos du fleuve’’ qui confirme l’utilité de l’eau ‘’un liquide précieux’’ à travers des proverbes et les chansons traditionnelles pulaar. Il défend dans la foulée l’importance des langues locales dans la vulgarisation des valeurs sociétales.
Abdou Thiam ‘’Ngaari Laaw’’ travaille sur la dynamique de l’eau et des langues depuis quelques années à travers son festival et l’orchestre du fleuve.
Sa prestation a aussi révélé au public, venu nombreux, un pan de la culture pulaar, à savoir le ‘’Pekaan’’, une poésie orale chantée en a capella par des Soubalbés (pêcheurs en pulaar).
‘’Le Pekaan est une partie intégrante de la culture pulaar surtout de celle des pêcheurs, c’est un genre qui n’existe nulle part ailleurs que dans le Fouta et dans notre zone d’origine le laaw’’, explique Abou Thiam.
Il a également chanté la femme aujourd’hui mise en avant dans l’orchestre ‘’Ngaari laaw’’ à travers Michelle Thiam, sa fille.
‘’Mon histoire avec les femmes date de 1992 avec mon album +Rewbé Fouta+ (Les femmes du Fouta) et à travers l’excision, l’alphabétisation, la femme occupe une place importante dans mon répertoire et dans ma démarche et mon projet. En 2006 on avait organisé un concours de chansons exclusivement dédié aux femmes…’, affirme l’artiste âgé de 62 ans.
Abou Thiam Ngaari Laaw compte aujourd’hui travailler sur la transmission de son expérience de plus de trois décennies à la jeune génération de la scène musicale sénégalaise.
C’est ainsi que son nouveau concept ‘’Echos du fleuve’’, basé sur la chanson sur fond de photographies de Djibril Sy, sera vulgarisé à travers le Sénégal.
