Kinshasa, 08 novembre 2023 (ACP).- La République démocratique du Congo(RDC) a connu un taux de croissance de 6% pour l’année 2023, a appris l’ACP lors du lancement, mardi à Kinshasa, du rapport du Fonds monétaire international (FMI) sur les perspectives économiques en Afrique subsaharienne.
« La RDC est le deuxième pays de la région avec la croissance la plus élevée, juste derrière le Mozambique. Elle a donc eu une bonne année avec un taux de croissance de 6 % », a déclaré Luc Eyraud, chef des études régionales pour l’Afrique au FMI.
C’est un développement très positif qui, selon lui, est dû notamment au secteur minier, avant d’ajouter que la RDC est bien positionnée comme pays producteur des minerais essentiels pour le développement de la transition énergétique.
Des recommandations aux pays de la région
A cette occasion, le chef des études régionales pour l’Afrique subsaharienne au FMI a recommandé aux pays de la région de faire baisser l’inflation, de gérer les pressions sur les taux de change, d’honorer les remboursements et d’améliorer les conditions de vie des populations.
Selon lui, ce rebond de 4 % n’est pas garanti. « La croissance sera comprise, si les réformes tardent à se faire », a-t-il insisté.
Parlant de l’inflation, Luc Eyraud a dit qu’elle commence à diminuer dans certains pays mais qu’elle reste élevée dans d’autres.
Il a ajouté qu’elle dépasse les 10 % dans 14 pays et continue de dépasser la fourchette visée dans la quasi-totalité des pays qui se sont explicitement fixés un objectif en la matière.
« Donc ces pays où l’inflation grimpe, il faut continuer avec la hausse des taux d’intérêts. Là où l’inflation diminue, il faut une pause et maintenir le taux d’intérêt actuel », a encore recommandé le cadre du FMI.
Concernant la gestion des pressions du taux de change, il a fait savoir que l’orientation de la politique monétaire dans les pays en régime de change fixe doit correspondre à celle du pays à la monnaie à laquelle leur est arrimée, afin de préserver la stabilité extérieure et d’empêcher de nouvelles baisses du niveau des réserves.
Quant aux services du FMI, Luc Eyraud a indiqué que cet ajustement doit s’accompagner d’autres mesures dont le resserrement de la politique monétaire, pour maîtriser l’inflation ainsi que le soutien ciblé en faveur des pauvres.
Sur la dette publique, cet expert du FMI a noté que de nombreux pays en Afrique subsaharienne ont des problèmes avec la dette publique qui a commencé à se stabiliser, poursuivant que ces pays ont développé des mécanismes d’assainissement des finances publiques en réduisant leur déficit. Il a recommandé à ces pays de continuer, car, selon lui, c’est très important de continuer avec les efforts budgétaires.
« La réforme de l’éducation est une réforme essentielle, car dans la décennie qui vient, une personne sur deux au niveau mondial qui rentreront dans le marché de travail, viendront de l’Afrique subsaharienne, a-t-il conseillé.
Selon Luc Eyraud, la croissance du Produit intérieur brut (PIB) s’établit en 3,3 % en Afrique subsaharienne en 2023, avant de dire qu’elle devra augmenter à 4 % en 2024.
Par ailleurs, Gabriel Leost, représentant du FMI en RDC, a pour sa part déclaré que ce rapport est un rapport régional qui permet de confronter les défis propres à la RDC aux défis de la région.
« A travers ce rapport, on peut aussi se rendre compte que certains défis sont limités à la RDC. Il s’agit par exemple de la pression sur le taux de change, l’inflation et l’amélioration des conditions de vie », a-t-il précisé, tout en soulignant que l’importance de ce rapport est de voir la manière dont les recommandations économiques sont appliquées en RDC tout en tenant compte des spécificités.
Pour le ministre congolais des Finances, Nicolas Kazadi, ce rapport traduit avec beaucoup de pertinence les tendances économiques de la région. Il a soutenu que ce rapport donne une indication claire du fait que le salut de la RDC est sur le long terme, mieux dans les réformes.
Pour lui, il y aura amélioration des conditions de vie si le pays investit dans l’éducation, libéralise le secteur privé et va dans la diversification de l’économie et l’intégration commerciale.
Tous les six mois de chaque année, le Fonds monétaire international (FMI) lance un rapport en Afrique anglophone ou francophone. Le rapport lancé en RDC a été intitulé : « Une éclaircie à l’horizon ? ».