Niamey, 14 Nov (ANP)- A la deuxième journée des travaux du Forum National sur les décès maternels et périnatals, les participants ont débattu des interventions efficaces à court, moyen et long terme pour réduire la mortalité maternelle et périnatale ainsi que les mécanismes appropriés pour la mise en œuvre de ces interventions.
Après des débats riches entre panélistes et participants, le représentant des médecins, celui des chefs traditionnels, ainsi que celui des leaders religieux, se sont exprimés à tour de rôle sur leurs efforts engagés dans cette lutte commune.
Le Directeur Régional de la Santé Publique de Zinder, DR Manzo Farouk a dans son intervention, mis en avant l’importance de la collaboration de divers acteurs sociaux au sein du Forum, avant d’insister sur l’importance de la participation collective pour faire face aux défis de santé notamment en réduisant le taux de mortalité.
Dr Manzo a également mentionné des mesures institutionnelles mises en place pour améliorer l’accès aux soins, notamment par la réduction des tarifs, « une initiative qui semble déjà montrer des résultats positifs en augmentant la fréquentation des centres de santé ».Le Directeur Régional de la Santé Publique de Zinder a, par ailleurs, souligné l’importance cruciale de l’engagement communautaire pour améliorer la santé maternelle et infantile, en particulier pour réduire la mortalité évitable liée à des conditions comme l’anémie, la pré-éclampsie et les infections.
Il a insisté, à cet effet, sur le rôle des hommes dans l’accompagnement des femmes pour qu’elles accèdent aux soins à temps, notamment pour les consultations prénatales et l’accouchement assisté.
Dr Manzo a aussi évoqué des mesures préventives, comme la supplémentation en fer, le déparasitage, et le traitement préventif contre le paludisme, qui sont essentiels pour diminuer les risques d’anémie et de complications durant la grossesse. « Une sensibilisation adéquate permettrait aux femmes de comprendre l’importance de suivre ces traitements », a précisé le Directeur Régional.Un autre point central de son discours est l’engagement des différents acteurs communautaires – chefs de village, leaders locaux – pour informer et sensibiliser la population, en particulier dans les régions éloignées.
Il a enfin appelé à des engagements clairs et mesurables de chaque acteur, qu’ils soient communautaires ou institutionnels, pour que ces efforts aient un impact tangible sur le terrain.
Pour DR Farouk, cela inclut des actions spécifiques et réalistes que chacun peut accomplir sans dépendre d’un financement extérieur, assurant ainsi une continuité et un suivi des efforts de santé publique.Le Chef de Canton de Sakoira, l’honorable Moussa Sadou Kailou, a quant à lui, expliqué les efforts engagés par les chefs traditionnels dans la lutte contre cette crise sanitaire.
Il a également mentionné l’importance d’une approche multisectorielle, de l’engagement de la diaspora, de la sensibilisation aux risques, et de la notification des décès communautaires, ce qui selon lui « montre une prise de conscience collective et un plan d’action global »Afin de renforcer ces actions, l’honorable Moussa Sadou a suggéré quelques recommandations dont le renforcement de la collaboration entre les autorités locales et les structures de santé.
Pour DR Moussa Sadou « en développant des partenariats de proximité, les chefs traditionnels et les professionnels de santé peuvent facilement coordonner les actions, par exemple en créant des équipes de liaison pour faciliter le dialogue entre la population et les centres de santé ».
Il a suggéré aussi de développer un programme de sensibilisation spécifique pour les leaders communautaires, d’encourager le financement communautaire pour les infrastructures sanitaires, mais aussi de mettre en place des plateformes de suivi numérique afin de suivre l’évolution des engagements pris et des recommandations.
Le chef de canton de Sakoira a enfin plaidé pour des rapports périodiques d’évaluation des progrès des recommandations. « À cet effet, chaque partie prenante pourrait recevoir des retours d’informations clairs et des suggestions pour améliorer leur implication » a-t-il précisé.Ces recommandations, note-t-on pourraient contribuer à une meilleure mise en œuvre des initiatives déjà engagées et favoriser une amélioration durable des soins et de la santé communautaire.S’agissant des leaders religieux, le Président du Collectif des Associations Islamique de Tahoua, Malam Moustapha a réitéré l’engagement des leaders religieux à accompagner les autorités dans cette lutte et à continuer les sensibilisations dans les mosquées et lors des prêches.Notons enfin que ces deux jours de travaux intenses vont aboutir à une présentation synthèse, une déclaration de Niamey, et la signature des engagements par les parties prenantes en présence notamment du Premier Ministre, Ministre de l’Économie et des Fiances.