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Gabon : Charles Mvé Ella face aux récriminations des victimes d’éléphants à Oyem


  21 Juillet      125        Environnement/Eaux/Forêts (6383),

 

Libreville, 21 Juillet (AGP) – Dans le cadre de la tournée relative aux consultations provinciales sur le conflit Homme-éléphant, le ministre délégué aux Eaux et Forêts, Charles Mvé Ella, a séjourné à Oyem, la capitale provinciale du Woleu-Ntem (nord) du 18 au 20 juillet dernier.

Des échanges enrichissants ont caractérisé ces consultations publiques auxquelles ont notamment pris part le gouverneur de la province du Woleu-Ntem, Jules Djeki, le maire de la commune, Christian Abessolo Menguey, et les représentants des communautés impactées par ce conflit.

Face au membre du gouvernement, qui aura fait preuve d’empathie à leur endroit, les victimes des ravages causés par les pachydermes ont saisi l’opportunité ainsi offerte pour fustiger l’attentisme du gouvernement face à la situation existentielle à laquelle sont confrontées les populations rurales de la province septentrionale du Gabon.

«Au mois de mars écoulé, les éléphants ont complètement ravagé l’ensemble de mes plantations, y compris mon verger. Cela fait plusieurs hectares de denrées alimentaires détruits. Voyant cela, je me suis rapproché du responsable provincial des eaux et forêts pour solliciter son indulgence, afin qu’il m’autorise une battue administrative, pourtant prévue par la loi. A ma surprise, ce dernier à opposé une fin de non recevoir à ma demande, prétextant que l’éléphant est une espèce protégée. Au regard de son indifférence manifeste, je lui ai alors rétorqué que Dieu a donné les animaux pour nourriture. Voici, monsieur le ministre dans quelle situation de détresse nous nous trouvons. Que devons-nous faire?», s’est interrogé le chef du village Mbenga, dans le canton Woleu, Jean de Dieu Nang Mbot.

Et Jean Georges Obame Kouma, le chef du regroupement de village Mbam-Assengma au canton Ellelem, également victime de ravages leurs plantations de renchérir. «Mr le ministre, puisque vous avez décidé de protéger vos éléphants au détriment des villageois, nous devons tous mourir de faim? Les éléphants détruisent nos plantations et nous assistons impuissants à cela, car l’espèce est protégée, pourtant ce ne sont pas les villageois qui font que les éléphants fuient leur habitat naturel pour se rapprocher des hommes».

En réponse au désespoir des populations rurales, le ministre délégué aux Eaux et Forêts a transmis le message d’espoir et les assurances du gouvernement.

«Le gouvernement n’est pas insensible à votre détresse, vous n’êtes pas délaissé à votre sort. C’est pour cela que le chef de l’État, Ali Bongo Ondimba, a donné des instructions afin de recueillir vos suggestions et recommandations pour trouver des solutions adéquates lors des assises nationales sur le sujet, qui se tiendront au terme de la présente tournée inter-provinciale», a expliqué Charles Mvé Ella, insistant cependant sur l’impérieuse nécessité de protéger l’éléphant en raison de son rôle prédominant dans l’écosystème.

«Les éléphants sont chassés de leur habitat naturel par les braconniers et les exploitants illégaux de nos forêts», a poursuivi le membre du gouvernement, insistant sur la nécessité de concilier la protection de l’éléphant et celle des populations rurales.

Michel Edgardine Mendong, directeur général adjoint de la faune, a abondé dans le même sens. «Nous savons que les populations rurales connaissent des difficultés à cause des éléphants. Cependant, il importe de comprendre que l’éléphant doit être protégé, car il est le « planteur » de nos forêts. Il y a, en outre, une corrélation étroite entre la protection de l’éléphant, la protection de l’environnement et le réchauffement climatique. En définitive, tout cela milite en faveur de la protection de l’éléphant», a-t-elle expliqué.

En réalité, pour beaucoup, le gouvernement est le seul responsable de la détresse des populations rurales du fait de l’octroi, à tour de bras, de permis d’exploitation aux entreprises chinoises.

«Les Chinois sont installés partout dans nos forêts où ils y ont installé des unités de transformation de bois. Ils détruisent nos forêts, avec l’accord du gouvernement, jusqu’à proximité des réserves, et les éléphants sont obligés de fuir de là-bas», nous confie sous le couvert de l’anonymat un agent des eaux et forêts en poste dans la province depuis huit ans.

D’autres vont jusqu’à accuser, à tort à raison, le gouvernement d’accorder des permis d’exploitation minière et/ou forestière jusqu’à proximité des parcs nationaux.

Interrogé par la presse, Charles Mvé Ella a vigoureusement rejeté ces accusations. «Comment voulez-vous que le gouvernement, qui a volontairement créé les Parcs nationaux, qui sont des zones protégées, soit dit en passant, attribue des permis dans ces parcs? Cela est absolument infondé. En revanche, il nous revient que les exploitants forestiers et/ou miniers illégaux bénéficient de la complicité de gabonais, cela est regrettable», s’est-il offusqué.

Au terme des consultations, plusieurs recommandations ont été retenues, dont le port de colliers dotés d’un GPS aux mâles dominants des troupeaux d’éléphants, afin de suivre leur déplacement, la construction de barrières électriques autour des aires protégées, la création de brigades communautaires.

La proposition de construire des barrières électrifiées autour des plantations a été inappropriée par les populations, vu que les plantations sont déplacées chaque année.

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