Libreville, 30/12/2024 -(MAP)- L’adoption d’une nouvelle Constitution est l’événement politique majeur de l’année qui s’écoule au Gabon. Le référendum constitutionnel organisé en novembre dernier représentait une étape phare du processus de la Transition en prévision de l’élection présidentielle prévue en août 2025.
Soumis au référendum populaire du 16 novembre, le projet de la nouvelle Constitution gabonaise, adopté à une majorité de 91,64 % des voix, est l’aboutissement d’un long processus de consultations entre divers acteurs politiques du pays, notamment lors du Dialogue national inclusif, tenu en avril dernier et qui avait pour objectif de fixer la durée de la Transition, de proposer l’organisation politique, économique et sociale du pays après la Transition et d’élaborer une nouvelle Constitution pour le Gabon.
A l’issue de ce Dialogue national, un comité constitutionnel composé de 23 membres avait été mis en place pour proposer une nouvelle constitution avant de le soumettre, dans un délai d’un mois, aux autorités de la Transition.
Avant d’être soumis au référendum national, le projet a été examiné par les députés et sénateurs de la Transition, qui ont adopté le texte proposé par le comité constitutionnel avec des amendements liés en particulier aux critères d’éligibilité à la présidence de la République et à l’organisation et l’équilibre des pouvoirs.
Les résultats définitifs de ce référendum proclamés fin novembre par la Cour constitutionnelle de la Transition ont confirmé la victoire écrasante du « OUI », avec 381.581 voix, soit 91,64% contre 34.802 voix pour le « NON », soit 8,36%, alors que le taux de participation à cette échéance électorale ouverte aux observateurs internationaux, et marquée par la mobilisation de 89 commissions électorales sur le territoire gabonais et une quinzaine à l’étranger, a atteint 54,18%.
Les 173 articles de la nouvelle loi fondamentale gabonaise consacrent entre autres un mandat de sept ans renouvelable une seule fois, avec un régime présidentiel sans Premier ministre, tout en rompant avec la transmission héréditaire du pouvoir politique.
Au lendemain de la proclamation des résultats du référendum, le président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, a salué une « étape historique » dans le processus de Transition. « Le Gabon franchit une étape historique vers la restauration de ses institutions », s’est-il félicité, affirmant que « pour la première fois depuis plus de trois décennies, le peuple gabonais a été directement consulté pour choisir son modèle constitutionnel ».
Évoquant les défis à venir, Oligui Nguema a annoncé les prochaines étapes de la transition politique, notamment l’élaboration d’un nouveau code électoral et la révision du fichier électoral, afin de garantir des élections libres et transparentes.
Ainsi, l’étape suivante du processus de la Transition après l’adoption de la nouvelle Constitution est la révision du Code électoral, une étape qui annonce un peu plus la sortie de la transition par le biais de l’organisation des élections présidentielle, législatives et locales en 2025.
Dans ce sens, les autorités de la Transition ont mis en place la Commission nationale pour l’élaboration de l’avant-projet de Code électoral (CNEAPCE). Coordonnée par la ministre de la Restauration des institutions, Murielle Minkoue Mintsa et composée notamment des membres du gouvernement, cette commission est chargée de réviser les textes régissant les élections pour réformer le système électoral.
Cette réforme s’assigne pour objectif principal de doter le Gabon d’un Code électoral impartial et transparent, permettant de limiter les contestations post-électorales et de préserver la cohésion nationale.
Ladite commission, qui a déjà commencé ses consultations, aura 15 jours pour élaborer le projet d’un nouveau Code électoral, qui sera par la suite soumis à l’examen des deux Chambres du Parlement pour adoption.
Après l’adoption d’une nouvelle Constitution à la suite de la publication des résultats définitifs du référendum organisé mi-novembre, le Gabon a entamé la dernière partie de la Transition en prévision de l’élection présidentielle prévue en août 2025, conformément au calendrier établi par le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions.