Libreville, 19 avril 2023 (AGP) – L’affaire du meurtre de l’étudiante gabonaise de 17 ans à Karabük, en Turquie, n’est pas encore close que se pose la menace d’expulsion des étudiants étrangers de l’université. Notamment ceux qui font pression pour la manifestation de la vérité. Une manière, estiment les observateurs, de les faire taire sur l’affaire de Dina.
Selon l’avocat de la victime, M. Seker, « l’ordonnance restrictive concernant l’affaire se poursuit toujours. Le dossier est systématiquement caché, mais le rectorat de l’université de Karabük avait déjà menacé les étudiants étrangers d’expulsion (…) Notamment ceux qui parlent de la mort de Dina ».
Et l’avocat d’ajouter : « Les étudiants gabonais et étrangers subissent des pressions pour ne pas parler de la mort de Dina, afin que l’université ne soit pas endommagée. J’en ai moi-même été témoin ».
Ce jour-là, lors de la réunion tenue avec les représentants des étudiants étrangers, les responsables universitaires leur ont dit ceci : « C’est la Turquie, soit vous vivrez selon les traditions et les coutumes turques, soit vous partirez. Nous expulsons les étudiants qui ne respectent pas nos règles. Nous expulserons quiconque parlera de la mort de Dina », a révélé M. Seker.
Dans l’agitation qui a suivi l’ouverture de l’enquête, le corps sans vie de Dina qui se trouvait dans une morgue de Karabük, a été envoyé en Istanbul. Ce, à l’insu de la représentation diplomatique gabonaise et de l’avocat de la famille. « Les règles du droit international sont ignorées. Les corps des étrangers qui ont perdu la vie en Turquie doivent être signalés aux ambassades. Sa famille vient du Gabon en Turquie en semaine. Nous déciderons d’emmener ou non le corps en fonction de l’évolution de la situation » a regretté l’avocat.
Le corps sans vie de Dina avait été retrouvé à Filyos Stream le 26 mars dernier, alors que des images d’elle courant pieds nus dans la rue sont apparues quelques jours plus tard. 8 personnes ont été arrêtées pour l’heure dans le cadre de l’enquête. Bien des preuves s’ajoutent à cette pièce, à savoir des enregistrements audios d’harcèlements qu’elle subissait, lesquels ont permis aux autorités gabonaises de mettre la pression aux autorités turques ajoutés au poids des réseaux sociaux et des médias internationaux.
