Libreville, 07 Février (AGP) – Engagé depuis quelques années dans un ambitieux processus d’industrialisation de la filière bois, le Gabon veut désormais parier sur une compétence locale dans cette filière stratégique pour son économie. La construction de l’école des métiers du bois, longtemps différée, va connaître un dénouement pendant la période des grandes vacances. C’est du moins ce que l’on peut retenir de la séance de travail entre trois membres du gouvernement et la délégation de la Chambre de Commerce de Rabat (Maroc), conduite par son président, Abbad Abdellah.
Le président de la Chambre de Commerce, d’industrie et de services de la région de Rabat, au Maroc, Abdellah Abbad, a eu une séance de travail mercredi avec le ministre de l’Emploi, de la Jeunesse, de la Formation professionnelle, de l’Insertion et de la Réinsertion, porte-parole du gouvernement Nanette Longa Makinda.
Accompagné par le ministre de l’Industrie et de l’Entreprenariat national, Carmen Ndaot, Abdallah Abbad, a expliqué au nouveau membre du gouvernement, détentrice du portefeuille, formation professionnelle, les opportunités d’investissement qu’offre la Chambre de Commerce de Rabat, notamment dans la filière bois. Il s’agissait, selon Jabri Hamid, le conseiller juridique de cette institution marocaine de «discuter des éventualités de collaborer dans le domaine de la formation de façon à accompagner les jeunes gabonais dans des formations bien précises, celle du bois notamment. Avec des modules adaptés aux besoins du pays, il y aura une entreprise marocaine qui va s’implanter dans la région de Nkok avec un volet lié spécifiquement dans la formation».
Les hommes d’affaires marocains souhaitent former les jeunes gabonais dans les métiers du bois notamment dans le deuxième, troisième et voire quatrième degré. «Nous allons amener une main d’œuvre professionnelle pour venir former les jeunes gabonais qui, à leur tour, vont se déployer dans d’autres entreprises» et d’ajouter que ceux qui auront appris de façon générale vont continuer la formation afin que la chaîne ne soit pas rompue.
L’implantation de cette unité de formation est pour le membre du gouvernement une opportunité d’investissement. Entendu que Nanette Longa Makinda veut adapter les politiques publiques en direction des jeunes aux difficultés que ces derniers rencontrent afin de mieux les insérer ou les réinsérer au sein du milieu professionnel.
Avec une parcelle de 1000 m2, acquise dans la zone de Nkok, les investisseurs du royaume chérifien vont apporter une plus-value dans l’économie gabonaise ce d’autant plus que cette usine et son centre de formation vont non seulement former une main d’œuvre locale mais créer des emplois au profit de la jeunesse gabonaise.
Annoncée en 2011, la construction d’une école des métiers du bois a connu des fortunes diverses. La ville de Boué dans l’Ogooué Ivindo avait été le lieu propice de ce vaste chantier dont le Gabon avait besoin pour former les compétences humaines dans ce domaine avant que les marocains ne prennent les choses en mains. D’un montant total de 12 350 661 089 francs, la société Ecowood SA qui avait décroché le marché sans appel d’offre a encaissé plus de 10 milliards de F CFA pour un délai d’exécution de 24 mois.
Selon certaines sources, le site de cette école construite en bois se trouve totalement envahi par la végétation, à la merci des intempéries et des termites alors que l’Etat avait parallèlement financé la formation des jeunes gabonais à la Haute école de Bienne (spécialisée bernoise (HESB) architecture, bois et génie civil de Suisse) depuis 2012.