Libreville, 21 Janvier (AGP) – Face à un projet de révision du Code du travail qui, à leurs yeux, ne devrait pas faire couler autant d’encre et de salive, parce que pas encore adoptée, le ministre du Travail et du Dialogue social, Madeleine Berre, et sa déléguée, Gisèle Akoghet, ont animé une conférence de presse ce mardi 21 janvier au sein de leur ministère. Objectifs : restituer la vérité sur les enjeux de cette réforme, démontrer que les allégations de Code du travail esclavagiste véhiculées par certains syndicalistes sont fausses, et appeler les uns et les autres à la sérénité.
Face à la presse, le ministre gabonais du Travail s’est d’abord étonnée, pour le déplorer, du préavis de grève émis par une frange de syndicats du secteur privé, pour un projet qui est tout sauf à sa finalisation, et dont la première mouture a vu la contribution des 11 confédérations syndicales privées et parapubliques du pays.
Madeleine Berre est ensuite revenue sur les enjeux de cette réforme. Lesquels enjeux sont «le renforcement des droits des travailleurs», a-t-elle dit. Et de citer, entre autres évolutions prévues : «Nous avons codifié le dialogue social qui n’existait pas, et la concertation sociale avec les partenaires sociaux. Nous avons adapté des normes d’emplois aux enjeux du marché, avec la codification du contrat saisonnier, du contrat intermittent, du contrat à temps partiel, du contrat par intérim. Tout simplement parce qu’il fallait conférer à ces différentes formes d’emplois un cadre juridique qui n’existait pas jusqu’à aujourd’hui. Nous avons également renforcé le contrat du journalier et de l’hebdomadaire qui était précaire, en lui permettant d’avoir un statut social qui lui garantisse l’accès à la CNSS et à la CNAMGS. (…). Donc nous n’avons pas été dans une logique de restreindre les droits des travailleurs. Bien au contraire. Ces différentes formes contractuelles ont été mises en place pour garantir les intérêts des travailleurs», a-t-elle expliqué.
Pour finir, le ministre du Travail, en charge du Dialogue sociale, a appelé le secteur privé et parapublique à la sérénité. «Le gouvernement, par ma voix, souhaite délivrer un message de paix et de confiance aux travailleurs. Le maintien de vos emplois est au cœur de nos préoccupations. Nous avons pleinement conscience du privilège d’avoir la qualité de travailleur aujourd’hui (…) Le Code du travail est en cours d’enrichissement. Il n’a pas encore été adopté, et fera l’objet d’une autre concertation avec le patronat et les travailleurs, tel que le requièrent les normes que nous avons appliquées dès le départ. Nous n’avons pas besoin de menaces pour cela», a-t-elle fait savoir.
AGP/FE