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Gorée (Sénégal): ‘‘île » était une fois la traite ‘‘noire’’


  1 Octobre      77        Culture (899),

 

 

Dakar, 01/10/2018 (MAP) – L’île de Gorée, l’incontournable site de la capitale sénégalaise, émerge de l’Océan atlantique à quatre kilomètres de la côte dakaroise, pour rappeler aux Sénégalais, aux Africains et à l’humanité toute entière le passé horrible et douloureux de la traite négrière.

L’île qui fut, en 1978, l’un des tout premiers lieux à être portés sur la liste du patrimoine mondial gérée par l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), porte encore les séquelles d’une époque sombre de l’ère colonialiste quand des négriers, venus d’Europe, arrachaient des autochtones de leurs racines pour les envoyer, en esclaves, dans les champs du capitalisme économique.

Il était une fois… La traite des « Noirs“

La traite des esclaves a perduré pendant trois siècles sur les côtes africaines (Gambie, Saint-Louis du Sénégal, Bénin, Ghana…). Les centres concentrationnaires des esclaves africains en partance pour l’Amérique se situent surtout à Saint-Louis, point de convergence de la traite négrière, et l’embarquement se faisait à partir de l’île de Gorée.

Dans ce commerce de la honte, l’île de Gorée a ainsi joué un rôle non négligeable par la présence de captiveries françaises et le nombre d’esclaves déportés qui s’élevait, selon les historiens, à environ 500 par an entre 1726 et 1755 et 15.476 entre 1761 et 1848.

Preuve tangible de l’humiliation de l’homme noir par les puissances coloniales occidentales, l’île de Gorée offre aujourd’hui un autre visage, celui de la réconciliation avec le passé et de la reconnaissance du tort subi par l’Africain.

Le tourisme, principale bouffée d’oxygène

L’île reliée à la capitale sénégalaise par une navette de chaloupes qui assurent le trajet, en une quinzaine de minutes, est devenue un lieu incontournable pour tout visiteur de Dakar. Et les 1.800 habitants de ce site naturel cherchent à tirer profit du tourisme qui reste la principale bouffée d’oxygène pour l’île confrontée à un autre défi, naturel cette fois, de l’érosion côtière.

La liaison maritime au départ d’un embarcadère du port de Dakar, est l’unique moyen pour atteindre l’île de 18,2 ha, et la chaloupe qui relie les deux rives ravitaille aussi quotidiennement les Goréens.

Le circuit de la visite de l’île, où aucune voiture ne circule, sauf une charrette tirée par un âne pour la collecte des ordures, inclut inévitablement la fameuse Maison des Esclaves, symbole du passé pénible de l’île.

L’ancienne demeure de la signare Anna Colas Pépin, connue dans le monde entier sous le nom de Maison des Esclaves, est un lieu plus symbolique qu’historique. A l’instar d’autres demeures situées en bordure de mer, cette fameuse maison était une esclaverie et condensait la majeure partie du trafic des noirs à l’époque à destination de l’Amérique.

La Maison des Esclaves qui daterait de l’année 1776, aurait été la dernière esclaverie en date à Gorée. La première remonterait à 1536, construite par les Portugais, premiers Européens à fouler le sol de l’île en 1444.

Portant le cachet architectural de l’époque, l’édifice est composé d’un rez-de-chaussée humide et mal aéré où on entreposait esclaves et produits, et d’un étage, bien aéré, réservé au logement des maîtres.

Située au centre de l’île, sur la rue du Chevalier de Boufflers, l’imposante église Saint-Charles-Borromée est un autre édifice célèbre de Gorée, aux côtés de la mosquée de l’île (1890), considérée parmi les plus anciennes mosquées en pierre du Sénégal.

L’Île de Gorée refait vivre, par ailleurs, aux visiteurs son histoire riche à travers plusieurs musées, dont en particulier le Musée Historique aménagé dans un ancien fort et rattaché à l’Institut fondamental d’Afrique noire (IFAN), le Musée de la Femme et le Musée de la Mer réputé pour sa collection de 750 espèces de poissons et 700 espèces de mollusques.

A quelques kilomètres au large de Dakar, l’île de Gorée qui offre ses charmes naturels et sa charge historique aux visiteurs, émerge ainsi de l’Océan pour témoigner, paisiblement, des bienfaits de la réconciliation avec le passé, aussi douloureux et pénible soit-il.

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