Abidjan, 31 oct (APS) – L’opposant Pascal Affi Nguessan soutient qu’il n’y a pas eu d’élection présidentielle ce samedi en Côte d’Ivoire, les électeurs ayant selon lui « boudé, dans leur large majorité » les bureaux de vote.
’’Nous ne nous sentons pas concernés par ce qui s’est passé aujourd’hui. Il n’y a pas eu d’élection aujourd’hui en Côte d’Ivoire », a déclaré le candidat du Front populaire ivoirien (FPI).
« Nos compatriotes ont boudé dans leur très large majorité ce coup d’État institutionnel et constitutionnel’’, a-t-il dit dans un entretien avec une nuée de journalistes au domicile d’Henry Konan Bédié.
’’Partout, les barricades ont été maintenues. Le mot d’ordre de désobéissance civile a été suivi par nos compatriotes’’, a-t-il ajouté.
Les électeurs « ont déserté les bureaux de vote » et les Ivoiriens « sont restés mobilisés » pour s’opposer à cette « mascarade électorale », à ce « coup d’Etat constitutionnel », a-t-il indiqué.
’’Ce à quoi nous avons assisté n’est pas digne de la Côte d’Ivoire (…)’’, a dit Pascal Affi Nguessan, qui a dénoncé « une prise en otage » de la démocratie et « une parodie d’élection ».
Près de 7, 5 millions d’électeurs ivoiriens étaient appelés aux urnes, samedi, pour un scrutin présidentiel marqué par de profondes divergences entre la majorité et l’opposition qui font craindre des violences.
Quatre candidats sont en lice pour cette élection, parmi lesquels le président sortant, Alassane Dramane Ouattara, candidat du Rassemblement des houphouétistes pour la paix et la démocratie (RHDP).
Pascal Affi Nguessan du Front populaire ivoirien (FPI) est également en lice, de même que l’ancien président Henri Konan Bédié du PDCI-RDA et l’indépendant Kouadio Konan Bertin dit KKB.
La campagne électorale a pris fin jeudi à minuit. Seuls deux de ces candidats, le président sortant et l’indépendant Kouadio Konan Bertin, ont véritablement battu campagne, les deux autres étant dans une logique de « désobéissance civile » consistant à contester la candidature de Alassane Dramane Ouattara.
Henri Konan Bédié et Pascal Affi Nguessan ont toute la campagne durant maintenu leur mot d’ordre de désobéissance civile pour notamment « le retrait de la candidature anticonstitutionnelle et illégale d’Alassane Ouattara ».
Ils réclament dans le même temps « la réforme de la Commission électorale indépendante (CEI) et du Conseil constitutionnel », ’’l’audit international de la liste électorale », « le retour des exilés et la libération des prisonniers politiques ».