Johannesburg, 01/12/2022 -(MAP)- Les plus grands syndicats en Afrique du Sud ont annoncé leur décision d’organiser, vendredi, une grève nationale alors que le gouvernement continue de refuser de répondre aux demandes d’augmentation des salaires dans la Fonction publique.
Cette troisième grève consécutive en moins d’un mois intervient en réponse à la décision du gouvernement d’appliquer unilatéralement une hausse de salaire de 3 %, au lieu des 6,5 revendiqués initialement par les fonctionnaires.
Alors que les tenions ont augmenté d’un cran, les syndicats réclament désormais une hausse de 10%, menaçant d’entamer une grève illimitée si le gouvernement persiste à rejeter leurs revendications.
À cet égard, sept fédérations syndicales ont accusé le gouvernement d’avoir « délibérément induit le public en erreur » autour d’une prétendue offre salariale de 7,5%, expliquant que la proposition réelle est de 3%, alors que les 4,5 % restant représentent une allocation forfaitaire temporaire.
« L’employeur tente de semer la confusion entre les employés et dans l’opinion du public en créant une perception que les fonctionnaires sont cupides au point de rejeter une offre salariale de 7,5%, ce qui est supérieur au taux d’inflation », a déclaré l’Association des fonctionnaires publics (PSA) dans un communiqué.
Selon les observateurs, les hostilités en cours entre les fonctionnaires et le gouvernement au sujet des salaires ont atteint une impasse qui pourrait affecter les perspectives économiques du pays.
Fin novembre, l’agence de notation internationale Fitch Ratings a indiqué qu’elle restait préoccupée par les discordes sur la question des salaires dans la fonction publique.
Elle a expliqué que les revendications salariales actuelles du secteur public indiquent une pression à la hausse accrue sur les dépenses, ce qui menace les perspectives de service de la dette du pays si une augmentation des salaires est convenue.
Fitch a relevé également que la stratégie de stabilisation de la dette du gouvernement repose fortement sur la restriction des dépenses salariales du secteur public, mais la grève en cours dans ce secteur montre que cela pourrait s’avérer de plus en plus difficile.
Le gouvernement a, quant à lui, fait valoir que son offre salariale coûterait 31 milliards de rands au fisc, soit près de 1,8 milliard de dollars, notant qu’il ne pouvait pas améliorer son offre salariale, car cela n’était pas prévu au budget.
Ajoutées aux 38 milliards de dollars que l’Afrique du Sud verse déjà en rémunération des fonctionnaires, les nouvelles augmentations de salaire verront la masse salariale du pays atteindre près de 40 milliards, ce qui sera plus proche du niveau que le ministre des Finances Enoch Godongwana a prévu d’atteindre en 2025.