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 Journée internationale du Braille : des acteurs plaident pour la ratification du traité de Marrakech


  5 Janvier      29        Société (45104),

 

Dakar, 4 jan (APS) – Des acteurs de la lutte pour l’inclusion sociale et l’accès des personnes vivant avec un handicap aux ressources éducationnelles plaident en faveur de la ratification du traité de Marrakech visant à faciliter l’accès des aveugles, des déficients visuels et des personnes ayant d’autres difficultés de lecture des textes imprimés aux œuvres publiées.

Le traité, adopté le 27 juin 2013 lors d’une conférence diplomatique tenue à Marrakech (Maroc), « permet aux personnes rencontrant des difficultés à la lecture des caractères imprimés et à leurs organisations représentantes, de produire, consommer et partager des documents en formats accessibles, en braille ou CD ».

Interrogé par l’APS à l’occasion de la célébration, ce mercredi, de la Journée internationale du braille, le président de la Fédération sénégalaise des associations de personnes handicapées (FSAPH), Moussa Thiaré, a rappelé que le braille est un système d’écriture tactile qui permet aux non-voyants et malvoyants de lire.

Il a rappelé que c’est pour célébrer la naissance de l’inventeur de l’alphabet tactile dédié aux aveugles et mal-voyants, Louis Braille, le 4 janvier 1809, que ce jour a été déclaré Journée mondiale du braille par l’Union mondiale des aveugles, en 2001.

Louis Braille qui n’est pas né aveugle, mais l’est devenu très jeune suite à un accident, a amélioré la sonographie, un système d’écriture qui était déjà en place, a expliqué M. Thiaré. Ce système se basait uniquement sur les sons et ne prenait pas en compte l’orthographe, la ponctuation, les signes mathématiques, a-t-il indiqué.

Insatisfait, Braille met en place son propre code alphabétique. Ce système donne aux personnes aveugles et malvoyantes un accès aux mêmes livres et revues que ceux destinés à une lecture visuelle.

Mais pour les livres déjà édités, ce système ne pourrait profiter aux malvoyants vivant au Sénégal que si le pays ratifie le traité de Marrakech.

La ratification se heurte à un blocage

Moussa Thiaré pointe un « un blocage » dans le cadre de la ratification de ce traité par le Sénégal. Il y a eu pourtant plusieurs rencontres de partage et d’explications dans toutes les régions et au niveau central avec les autorités compétentes, dont le ministère de la Culture, le secrétariat général du gouvernement, a-t-il rappelé. En dépit de cela, déplore-t-il, “rien n’a bougé” dans le sens d’aller vers la ratification du traité.

Le Sénégal a juste signé le texte en 2013, mais « aucun acte n’a été posé jusqu’à présent pour aller vers la ratification », a relevé M. Thiaré, diplômé en anglais et en droit administratif et gestion, et chargé de la vie universitaire au rectorat de l’Université Cheikh-Anta-Diop de Dakar (UCAD).

Le traité de Marrakech est entré en vigueur le 30 septembre 2016. En Afrique, 13 pays, dont le Mali, le Ghana, le Nigeria, le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire l’ont ratifié.

Le nouveau président de la FSAPH, lui-même malvoyant,  déclare que sans sa ratification, aucun document ne peut être traduit en braille, en format CD ou en gros caractères pour les malvoyants, sans l’accord de l’éditeur.

La ratification du traité permettra « d’introduire une exception pour permettre aux personnes rencontrant des difficultés de lecture des caractères imprimés et à leurs organisations comme la FSAPH de produire, consommer et partager des documents en formats accessibles aux personnes ayant des difficultés de lecture ».

La ratification du traité devrait permettre ainsi de faciliter l’accès aux ressources éducationnelles aux non et malvoyants avec leur conversion en braille.

La coordonnatrice des droits d’auteur et bibliothèques du consortium des bibliothèques d’enseignement supérieur et de recherche du Sénégal (COBESS) estime que « c’est un combat digne d’être porté ».

Selon Awa Cissé, cette question « touche les apprenants non-voyants et malvoyants qui n’ont pas accès à toutes les ressources éducationnelles, notamment les documents imprimés qui ne sont pas toujours disponibles en braille, en format audio ou en gros caractères du fait de la réglementation sur les droits d’auteur ».

L’accès aux bibliothèques de l’enseignement supérieur est certes « de plus en plus inclusif » avec les nouvelles infrastructures équipées de rampes et de grandes portes pour les fauteuils roulants et autres commodités pour les personnes handicapées ou à mobilité réduite, note-t-elle.

Un accès aux documents imprimés extrêmement limité

Mais, il reste que selon elle l’accès aux documents imprimés, tels que les livres est « extrêmement limité » pour les étudiants aveugles ou ayant des difficultés.

Bibliothécaire-archiviste à l’Université Cheikh Anta Diop, elle a insisté sur l’importance de la ratification du traité de Marrakech.

Elle explique que c’est la raison pour laquelle le consortium a consacré, parmi les ateliers qu’il a organisés en 2022, une rencontre spécifique sur ce texte dans le cadre d’un projet dénommé « Right to research Africa R2R ». L’objectif, précise-t-elle, consiste à réussir à partager et vulgariser le contenu du traité et sensibiliser les décideurs à mieux appréhender la teneur du texte en vue de sa ratification.

L’idée est d’appuyer la politique du droit d’auteur au Sénégal, afin que celle-ci puisse contribuer à promouvoir l’accès au savoir et le droit à la recherche pour tous, a ajouté la bibliothécaire.

La FSAPH et le COBESS, en partenariat avec l’organisation Sightsavers, active dans les actions en faveurs des aveugles et des personnes malvoyantes, ont initié une série de rencontres de partage et de renforcement de capacités des leaders communautaires, des communicateurs traditionnels et de journalistes sur l’importance de la ratification du traité de Marraketch dans une dynamique d’inclusion sociale.

L’Association sénégalaise des bibliothécaires, archivistes et documentalistes (ASBAD) qui s’intéresse « aux questions d’accès au savoir et à la culture pour tous par tous les formats », s’est également investie pour cette ratification, selon son président Thierno Kandji.

La Journée internationale du braille est l’occasion de souligner le handicap dont souffrent les aveugles et les malvoyants mais aussi de rappeler l’existence du braille, un alphabet tactile.

Cette année, aucune activité n’a été organisée au Sénégal, pour marquer la célébration mais tout au long de l’année une série d’activités de sensibilisation a été tenue pour la ratification du traité de Marrakech.

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