Kinshasa, 12 novembre 2024(ACP).- Un séminaire régional des Universités catholiques africaines sur la promotion de la qualité dans l’enseignement supérieur et universitaire s’est ouvert mardi à l’Université catholique du Congo (UCC) à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo.
« Ce séminaire régional sur la qualité qu’organise, les 12 et 13 novembre 2024 à l’UCC, l’Agence du Saint siège pour l’évaluation et la promotion de la qualité des universités et facultés ecclésiastiques d’enseignement supérieur (AVEPRO), est une belle opportunité pour construire ce village d’éducation soucieux de la promotion de la qualité au sein de nos institutions et pour envisager un avenir meilleur de l’humanité et particulièrement de l’Afrique », a déclaré le professeur Abbé Léonard Santedi, recteur de l’UCC dans son mot de bienvenue.
« Permettez-moi de souligner deux aspects importants de ces assises sur le plan ecclésial ; on se souviendra de ce message pathétique donné à Rome le 12 septembre 2019 par le Pape François au lancement du Pacte éducatif mondial en ces termes : ‘‘Je souhaite promouvoir un événement mondial, le 14 mai 2020, qui aura pour thème ‘‘ Reconstruire le pacte éducatif mondial’’.
Cette rencontre ravivera l’engagement pour et avec les jeunes générations, en renouvelant la passion d’une éducation plus ouverte et plus inclusive, capable d’une écoute patiente, d’un dialogue constructif et d’une compréhension mutuelle », a-t- il dit.
Le Saint Père soulignait, selon lui, que « Notre monde contemporain est en constante transformation, il est traversé par des multiples crises.
Nous vivons un changement d’époque : une métamorphose non seulement culturelle mais aussi anthropologique qui engendre de nouveaux langages et rejette, sans discernement, les paradigmes qui nous sont offerts par l’histoire.
Or, chaque changement exige un parcours éducatif impliquant tout le monde. Pour cette raison, il est nécessaire de construire un ‘‘village’’ d’éducation » où on partage, dans la diversité, l’engagement à créer un réseau de relations humaines et ouvertes ».
Il sera également question, à l’issue de ces assises de deux jours, d’envisager un avenir meilleur de l’humanité et particulièrement de l’Afrique où tous les acteurs du développement s’accordent aujourd’hui pour réaliser et maintenir une croissance économique significative et durable dont l’enseignement supérieur et universitaire doit occuper une place centrale dans le programme de développement des nations.
Depuis quelques temps, a indiqué le professeur Santedi, « la qualité et la pertinence de l’enseignement universitaire sont devenues de sérieuses préoccupations pour le secteur.
En outre, des recherches menées dans le monde entier sur l’enseignement supérieur et tertiaire ont révélé que la plupart des personnels institutionnels ne disposent pas de compétences et de concepts nécessaires à l’assurance qualité.
La situation a été aggravée par l’absence ou le manque d’orientation et d’initiation du nouveau personnel, ainsi que par les frictions entre les principales parties prenantes, qui sont les gardiens de la qualité de l’enseignement supérieur », a-t- il dit.
Pour relancer et redynamiser les pratiques supérieures d’assurance-qualité
Par ailleurs, le professeur Abbé Léonard Santedi, recteur de l’Ucc, a indiqué : « on comprend dès lors, la nécessité de cet atelier pour continuer à améliorer, à renforcer et à développer les processus et procédures liés à l’assurance qualité.
Par conséquent, ce séminaire est un kairos et un kainos, un moment favorable et un moment de nouveauté, pour nous de travailler ensemble pour relancer et redynamiser les pratiques supérieures d’assurance qualité dans l’enseignement supérieur en Afrique. Cet atelier permettra la revitalisation de la qualité de tous les aspects de l’enseignement supérieur.
Il doit créer également l’outil d’évaluation institutionnelle pour l’auto-amélioration du mécanisme africain d’évaluation de la qualité (AQRM) ».
Cet atelier, a-t- il poursuivi, « nous invite à relever des grands défis ; nos Universités doivent être des vraies universités, réellement catholiques et effectivement africaines (…), nos Universités sont donc appelées à être des hauts lieux de recherches scientifiques avancées et audacieuses, solides et contextuelles. Nous devons relever le défi de l’identité catholique de nos institutions ».
Cependant, l’université catholique, selon le recteur, se concentre entièrement à la recherche de tous les aspects de la vérité dans leur lien essentiel avec la vérité suprême qui est Dieu.
« Les Universités et instituts catholiques sont appelés à être des instruments d’évangélisation dont se sert l’Eglise pour transmettre la pensée chrétienne sur Dieu, l’homme, le cosmos et pour annoncer l’Evangile du Christ sauveur », a-t-il ajouté, soulignant la nécessité de travailler en synergie, dans la mutualisation des forces, en créant un réseau fort et en relation avec d’autres réseaux partageant les mêmes objectifs pour relever les différents défis.
Cet atelier de l’AVEPRO suscite de fortes attentes pour nos Universités en contexte africain afin qu’elles soient plus enracinées dans l’éthos chrétien et donc audacieuses dans la recherche de la vérité ; qu’elles soient culturellement inventives, plus à l’écoute de la société, plus ouvertes et inclusives, capables d’une écoute patiente, d’un dialogue constructif et d’une compréhension mutuelle, a fait savoir le professeur Léonard Santedi.
Nécessité d’un grand réseau mondial des Universités catholiques
Le Père professeur Armand Puig, président de l’Agence du Saint siège pour l’évaluation et la promotion de la qualité des universités et facultés ecclésiastiques d’enseignement supérieur (AVEPRO) de l’AVEPRO, a dit que ce séminaire régional s’inscrit dans le cadre du partage d’un même réseau mondial des Universités et instituts supérieurs catholiques.
Il a salué les représentants des universités venues de 20 pays d’Afrique pour le partage d’expériences, l’évaluation et la promotion de la qualité. « Le nombre est petit, mais les fruits attendus sont grands », a-t-il dit.
Pour sa part, Mgr Andriy Yevchuk, premier secrétaire de Nonce apostolique en RDC, qui a ouvert ces assises, a dit les attentes de l’église pour une éducation intégrale de qualité en Afrique et à travers toute l’humanité.
Faire des Universités catholiques des laboratoires et des hauts lieux de formation des jeunes compétents
Mgr Donatien Bafuidinsoni, évêque du diocèse d’Inongo et président du conseil d’administration de l’Université catholique du Congo (Ucc), qui a auparavant célébré une messe d’ouverture de ces assises, a indiqué que ce séminaire offre aux participants l’occasion d’acquérir de nouvelles approches pour améliorer la qualité de l’enseignement dans des Universités et Facultés ecclésiastiques, et de faire d’elles des laboratoires et des hauts lieux de formation des jeunes compétents.
« A la lumière de ce que vous allez apprendre durant ces deux jours de travaux intenses, vous saurez apprécier, évaluer par vous-mêmes si vos institutions se situent à quel niveau. Cet apprentissage vous permettra de vous interroger sur votre contribution et votre participation réelle à la formation des jeunes que la société et l’Eglise vous confient », s’est-il adressé aux participants.
Le président du conseil d’administration de l’Ucc a lancé cet appel aux représentants des Universités africaines à faire de leurs Universités et Facultés ecclésiastiques des laboratoires, des industries, des hauts lieux du savoir qui forment les jeunes non seulement intelligents et compétents avec des grands diplômes, mais aussi et surtout des « humains » épris des valeurs spirituelles, transcendantales et éthiques.
« La marque distinctive entre nos Universités et les autres Institutions supérieures réside ou devrait résider, entre autres, sur cette insistance et initiation des jeunes générations aux valeurs chrétiennes, morales et culturelles. C’est à cette formation intégrale que le Pape François appelle de tous ses vœux, dans le Pacte
éducatif global. Tout ceci dépend de votre leadership à organiser les enseignements et les recherches dans vos institutions et à promouvoir les valeurs », a-t-il signifié.
Les institutions universitaires catholiques qui prennent part à ces assisses sont membres de l’Association des Universités Catholiques d’Afrique et Madagascar(ASUNICAM),