Abidjan, 22 mai 2024 (AIP)-Le groupe de la Banque mondiale dans son rapport national 2023 sur le climat et le développement (CCDR) a enseigné trois messages clés à la Côte d’Ivoire.
Ce rapport présenté mardi 14 mai 2024 par la cheffe programme à la Banque mondiale et auteure du document, Ellysar Baroudy explique qu’en premier lieu, le maintien du statu quo ne permettra plus de soutenir la croissance économique du pays et ses ambitions de devenir un pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure à l’horizon 2030, tout en réduisant considérablement la pauvreté.
Le document précise que le changement climatique devrait réduire le produit intérieur brut (PIB) de 13% d’ici à 2050, ce qui empêcherait 1,63 million de personnes de s’affranchir de la pauvreté. Les mesures d’adaptation peuvent potentiellement compenser une grande partie de l’impact négatif du climat, notamment sur les populations démunies.
Deuxièmement, le rapport retrace que des secteurs économiques clés, dont le cacao et l’énergie, courent le risque de connaître des contre-performances si aucune mesure n’est prise maintenant même pour faire face aux impacts climatiques et tirer parti des mutations technologiques ou des changements réglementaires.
En outre, les centres urbains, qui sont des pôles économiques, sont exposés aux dommages climatiques subis par les infrastructures et aux pertes considérables de moyens de subsistance subies par les populations démunies vivant dans des communautés à faibles revenus.
Des menaces planent également sur les routes, les réseaux numériques et les autres infrastructures qui assurent interconnectivité au plan national, garantissant l’efficacité des déplacements et l’accès aux marchés et aux services.
Troisièmement, le rapport souligne que la Côte d’Ivoire n’est pas actuellement prête à faire face aux conséquences du changement climatique. Sa capacité d’adaptation en est encore à ses balbutiements, ses institutions et sa coordination de l’action en faveur du climat sont fragmentaires, et ses politiques et programmes ne sont pas à la hauteur du défi climatique auquel sont confrontées les populations vulnérables.
Entre-temps, la mise en œuvre des stratégies et plans existants reste limitée. Les composantes réglementaires, institutionnelles et climatiques nécessaires à la gestion des impacts climatiques doivent être revues ou mises en place.
Le présent rapport national sur le climat et le développement a examiné les opportunités spécifiques présentes dans les secteurs de l’énergie, de l’agriculture, du mode d’utilisation du sol, du développement urbain et de l’interconnectivité qui pourraient rendre le développement du pays plus durable et inclusif, en améliorant les niveaux de vie tout en renforçant la résilience au changement climatique.