Abuja, 05/12/2022 (MAP) – Les dirigeants d’Afrique de l’Ouest ont décidé dimanche à Abuja la création d’une force régionale vouée à intervenir non seulement contre le terrorisme mais aussi en cas de coup d’Etat, comme la région en a connu plusieurs depuis deux ans, a indiqué un haut responsable.
Les chefs des Etats membres de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ou leurs représentants réunis en sommet ont aussi exigé que les autorités maliennes libèrent avant le 1er janvier 46 soldats ivoiriens prisonniers depuis juillet, a dit à la presse Omar Touray, président de la Commission de la CEDEAO.
A défaut, la CEDEAO prendra des sanctions, a précisé un diplomate ouest-africain, cité par les médias, alors que cette affaire est source de graves tensions entre le Mali et la Côté d’Ivoire, tous deux membres de la CEDEAO.
Le président togolais Faure Gnassingbé, qui joue les bons offices dans cette crise, se rendra au Mali pour « exiger » la libération des soldats, a ajouté le diplomate.
« Les dirigeants de la CEDEAO ont décidé de recalibrer notre architecture sécuritaire », a dit M. Touray. Il s’agit de prendre en main leur « propre sécurité » et non plus de s’en remettre à des acteurs extérieurs, a-t-il expliqué.
Ils sont « résolus à établir une force régionale qui interviendra en cas de besoin, qu’il s’agisse de sécurité, de terrorisme ou de rétablir l’ordre constitutionnel dans des Etats membres », a-t-il déclaré.
Des responsables militaires de la région se réuniront dans la deuxième moitié de janvier pour discuter des modalités d’établissement de la force régionale, a ajouté M. Touray.
Les dirigeants ouest-africains ont décidé pour le financement de ne pas s’en remettre uniquement aux contributions volontaires qui ont déjà montré leurs limites, a-t-il dit sans plus de précisions.