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La célébration de la JIF, un engagement en faveur de l’égalité des genres et de l’autonomisation des femmes (Feature)


  22 Mars      20        Société (44866),

 

Abidjan, 22 mars 2023 (AIP)- La célébration mercredi 1er mars 2023 de la journée internationale des droits de la femme (JIF), au-delà du thème, cette année, « Innovation et technologie pour l’égalité des genres », a été également une occasion de mettre en avant le rôle de la femme dans la sécurité alimentaire, le combat au quotidien pour l’autonomisation de la femme.

Historique de la Journée internationale des femmes

La Journée internationale de la femme est célébrée chaque 8 mars. Elle remonte à la révolte des femmes de 1848 qui s’est déroulée aux États-Unis, en raison d’une interdiction de prendre la parole lors d’une convention contre l’esclavage. Des centaines de femmes se sont alors mobilisées, sous l’impulsion Elizabeth Cady Stanton et Lucretia Mott, pour revendiquer et défendre leurs droits civils, sociaux, politiques et religieux lors de ce qui fut la première convention sur les droits des femmes du pays, tenue à New York. Le 28 février 1909, les États-Unis ont commémoré la toute première Journée nationale de la femme, avec des célébrations dans tout le pays. En Europe, la Journée a été célébrée pour la première fois le 19 mars 1911 dans plusieurs pays européens, dont l’Allemagne, l’Autriche, le Danemark et la Suisse. En 1913, elle a été célébrée le 8 mars en Russie et dans d’autres pays européens.

En 1972, l’Assemblée générale des Nations unies a adopté une résolution proclamant 1975 « Année internationale de la femme ». Cet acte vise à promouvoir les droits des femmes dans le monde entier sur le thème de l’égalité des sexes, du développement et de la paix. Le 8 mars a été déclaré « Journée internationale de la femme » pour célébrer les luttes historiques des femmes pour l’amélioration de leurs conditions de vie. Depuis, l’ONU et ses agences ont travaillé sans relâche pour assurer l’égalité des sexes dans le monde et ont obtenu de grands résultats, notamment l’inclusion de l’objectif 5 « Parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles » dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030″.

L’inégalité des sexes et son impact sur l’autonomisation des femmes et la sécurité alimentaire

Les femmes et les filles représentent la moitié de la population mondiale et par conséquent, la moitié de son potentiel. Cependant, elles subissent des pratiques discriminatoires qui les maintiennent dans une situation de vulnérabilité.

La sécurité alimentaire et nutritionnelle, la santé, l’égalité entre les sexes, les changements climatiques et la détérioration de l’environnement, y compris la perte de biodiversité sont étroitement liés. Les changements climatiques et la détérioration de l’environnement amoindrissent les capacités des citoyens à sortir de la pauvreté et compromettent leur liberté de jouir pleinement de leurs droits. Ces facteurs ont un impact direct sur la santé et la sécurité alimentaire et nutritionnelle de millions de personnes, en particulier les femmes et leurs enfants. Selon la publication sur le travail soutenu et cohérent de la FAO sur l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes rurales, qui est au cœur des efforts de l’Organisation pour éradiquer la faim, la malnutrition et la pauvreté rurale, l’insécurité alimentaire et nutritionnelle et la maladie sont associées à la pauvreté et à l’inégalité entre les sexes, et 60 pour cent des personnes souffrant de faim chronique sont des femmes et des filles, principalement celles vivant dans les régions rurales, lesquelles comptent sur l’agriculture de subsistance pour vivre et nourrir leur famille.

En outre, les changements climatiques entraînent des répercussions disproportionnées sur les femmes et les enfants en raison de leur vulnérabilité. Dans de nombreux pays, principalement ceux en voie de développement, les terres appartiennent majoritairement aux hommes, et leur sont transférées de génération en génération. Par conséquent, les femmes peuvent ne pas avoir accès à la terre, au crédit, limitant ainsi leur capacité à acheter des outils agricoles, des semences, des engrais ou à embaucher de la main-d’œuvre qui pourrait augmenter leur production agricole. Au niveau éducatif, les filles ont souvent moins accès à l’éducation notamment le domaine des technologies et d’éducation numériques alors que l’éducation s’est révélée être un outil important pour accroître la productivité agricole, réduire la pauvreté et la malnutrition. Toutes ces pratiques discriminatoires et de marginalisation entrainent une augmentation de la pauvreté et de l’insécurité alimentaire et nutritionnelle.

L’égalité des sexes, un droit fondamental, un principe constitutionnel

Il est primordial de prendre des mesures nécessaires pour pallier les conséquences de l’inégalité des sexes. Ainsi, certains pays africains ont pris des mesures pour promouvoir l’égalité entre les sexes. Pour exemple, le Sud-Soudan a été identifié comme le pays qui a le plus progressé, grâce à de nouvelles mesures de lutte contre la discrimination sexuelle à l’embauche et le harcèlement sexuel au travail, la levée des restrictions d’accès des femmes à des emplois de nuit ou réputés dangereux ou encore à la mise avant du principe « à travail égal, salaire égal ». Le Burkina Faso, Eswatini, le Liberia et le Maroc ont adopté des lois contre les violences domestiques. La Côte d’Ivoire garantit aux époux, l’égalité des droits administratifs sur les biens acquis durant le mariage. Le Mali a interdit les discriminations sexuelles à l’embauche et a légiféré sur le principe de « travail égal-salaire égal ». Le Niger a levé les restrictions à l’emploi des femmes dans les secteurs des mines, de la construction et de l’industrie, ainsi que l’Ouganda qui a simplifié les démarches administratives des femmes pour l’obtention d’un passeport, les rendant identiques à celles des hommes.

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Deux jeunes participent à une campagne d’amélioration de la nutrition

Le rôle central des femmes dans la sécurité alimentaire

Il est nécessaire de prendre des mesures nécessaires pour pallier les conséquences de l’inégalité des sexes. Ainsi, certains pays africains ont pris des mesures pour promouvoir. Il a été démontré que les femmes sont responsables de la moitié de la production alimentaire mondiale et, dans la plupart des pays en développement, elles produisent entre 60 et 80 pour cent de la nourriture. Elles sont également responsables de la nutrition dans la plupart des ménages, y compris de l’achat et de la préparation des aliments. Des études ont montré que lorsque les femmes bénéficient d’une plus grande égalité d’accès aux ressources et à la prise de décision, la sécurité alimentaire s’en trouve améliorée.

La capacité des femmes à négocier ou à influer sur la prise de décisions au sein du ménage améliore la sécurité alimentaire, notamment grâce à la diversification des aliments et à l’augmentation de la durée de la disponibilité du stock alimentaire.

Selon la FAO, les performances agricoles des pays en développement pourraient être améliorées de 2,5 à 4 % en donnant aux agriculteurs (hommes et femmes), un accès égal aux ressources productives. En outre, des preuves indirectes indiquent que l’autonomisation des femmes améliore la nutrition des mères, de leurs enfants et des autres membres du ménage. Certaines études ont montré que les revenus dont disposent les femmes ont un impact plus important sur la nutrition infantile et la sécurité alimentaire que ceux des hommes, et parmi les interventions agricoles qui ont amélioré la nutrition, la participation active des femmes a été un élément constant. Il a également été démontré que l’égalité entre les hommes et les femmes permettait non seulement d’accroître la capacité des ménages ruraux à acquérir des mécanismes d’adaptation, mais aussi de réduire la pauvreté et l’insécurité alimentaire. Ainsi, en veillant à ce que les femmes aient le même accès aux ressources productives que les hommes, elles pourraient augmenter le rendement de leurs exploitations et cette possibilité contribuerait à réduire le nombre de personnes souffrant de la faim dans le monde.

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Des femmes en activité

La contribution du CERFAM dans l’autonomisation des femmes et la sécurité alimentaire

Au Congo, le Centre régional d’excellence contre la faim et la malnutrition (CERFAM) a facilité le déploiement d’experts de Côte d’Ivoire et du Bénin pour former les femmes transformatrices de la République du Congo à la production de produits à base de manioc.

Compte tenu du rôle que jouent l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes dans la sécurité alimentaire, le CERFAM s’est également engagé à promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes et des filles. En joignant sa voix à la célébration de cette Journée dont le thème est « Innovation et technologie pour l’égalité des genres », le CERFAM traduit son engagement en apportant aux communautés et aux groupes de femmes un appui significatif en termes d’équipement, d’accès à l’information et de formation, en vue d’améliorer leurs conditions de vie, celles de leurs familles et de leurs communautés.

En 2021, le CERFAM, avec l’aide d’experts ivoiriens et béninois, a formé 200 artisans, petits producteurs et transformateurs de la République du Congo, à la fabrication de machines agricoles, à l’utilisation d’équipements de transformation du manioc et de la banane en produits dérivés (gari et attiéké, tapioca, chips, etc.). Cette assistance a permis de raccourcir le processus de transformation de 72 à 48 heures et de réduire la pénibilité du travail, tout en augmentant leur production. En Côte d’Ivoire et en Guinée, il appuie également les femmes rizicultrices en leur apportant une assistance technique et des formations en matière de renforcement des capacités, en collaboration avec différents partenaires.

De manière plus générale, les valeurs du CERFAM en matière d’autonomisation des femmes se reflètent à l’intérieur de l’organisation, où la majorité des postes est occupée par des femmes. En outre, le CERFAM reconnaît leur grande contribution et leur implication dans le positionnement et l’engagement du Centre dans la lutte contre la faim et la malnutrition en Afrique.

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