Johannesburg, 16/02/2023 -(MAP)- La crise de l’électricité qui continue de s’aggraver en Afrique du Sud menace d’une nouvelle détérioration de sa note de crédit durant les prochains mois, ont indiqué deux agences de notation internationales.
« L’incapacité à résoudre le problème des délestage électriques à moyen terme ou une nouvelle détérioration de la trajectoire de croissance va signifier un crédit négatif pour l’Afrique du Sud », a déclaré Fitch Raitings dans une note pour l’économie sud-africaine, publiée à la veille de la déclaration annuelle du budget, prévue la semaine prochaine.
Elle a expliqué que même si elle avait prévu que les coupures de courant se poursuivraient en 2023, « la nouvelle détérioration de l’approvisionnement en électricité va au-delà de notre scénario de base et présente des risques à la baisse pour nos prévisions, selon lesquelles la croissance économique sera en moyenne de 1,1 % en 2023 ».
Par ailleurs, l’agence s’est méfiée des mesures annoncées récemment par le président Cyril Ramaphosa dans son discours sur l’état de la nation (SONA), estimant que « les antécédents généralement médiocres en matière d’exécution des plans et les problèmes de gouvernance de la compagnie d’électricité publique Eskom suggèrent que de nouveaux retards sont possibles ».
Dans la même veine, Moody’s Investor Service a souligné que « la plus longue période de coupures de courant en Afrique du Sud est négative en termes de crédit ».
« Nous nous attendons à ce que l’effet des coupures de courant sur les entreprises, la confiance des consommateurs et les investissements affaiblissent les perspectives de croissance économique déjà modérées du pays et menacent la stabilité sociale et politique », a-t-il ajouté.
Il a signalé également que compte tenu des inégalités sociales et des taux de chômage élevés en Afrique du Sud, l’instabilité sociale et politique est susceptible de s’intensifier, notamment après la décision du régulateur de l’électricité d’accorder une augmentation des prix de l’électricité de plus de 18 %, à compter du 1er avril ».
L’Afrique du Sud est confrontée à une crise énergétique paralysante qui dure depuis plus d’une décennie. Et pour cause, le vieillissement des unités de production d’électricité, tombant en panne de manière récurrente.
En 2022, cette crise a atteint une dimension sans précédent. L’approvisionnement du pays en électricité n’a cessé de se détériorer depuis l’hiver dernier (mai-octobre), Eskom ayant décidé de passer aux niveaux supérieurs de délestages électriques, après les nombreuses pannes qui ont plombé sa capacité de production.
Dans ce contexte, le Président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a déclaré la semaine dernière l’état de catastrophe nationale pour « permettre au gouvernement de mettre en place des mesures pratiques pour soutenir les entreprises avec une alimentation électrique ininterrompue. »
