Gagnoa, 14 août 2022 (AIP)- Le mouvement de la Jeunesse urbaine du village de Tehiri Zikékou (30 km de Gagnoa), théâtre de violents affrontements inter communautaires lors de la présidentielle 2020, a organisé samedi 13 août 2022 dans la localité, une journée de la paix et de la cohésion sociale en présence des leaders politiques du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et le paix (RHDP-coalition au pouvoir), et ceux du Parti des peuples africain Côte d’Ivoire (PPA-CI-opposition).
« Pour que Tehiri aille de l’avant, il faut l’union », a déclaré le président du mouvement de Jeunesse urbaine, Yohou Anicet. Il s’est réjoui que la cérémonie regroupe les jeunes et les adultes de la communauté autochtone Bété, ceux des allogènes des groupes ethniques Malinké et Baoulé, ainsi que les populations venues de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Dans un langage plein de tristesse, il a dit ne pas reconnaître son village qui est “défiguré” depuis les affrontements inter ethniques, qui ont provoqué trois morts, des dizaines de blessés et 72 concessions incendiées ou saccagées.
« Nous voulons la paix dans ce village », a insisté M. Yohou, qui s’est réjoui qu’une école de trois, dont la première pierre a été posé par les cadres de du PPA CI, l’ancien ministre Danon Djédjé et l’ancien député de Koumassi, Sokoury Bohui, tous du PPA CI, qui avaient à leur côté, l’ancien député de Ouragahio, Abel Gbakayoro Djohoré du RHDP.
En construisant l’école, Téhiri se développe et s’épanouit, a poursuivi le président, indiquant que « des petits Malinké, Baoulé et Bété » fréquentent ces salles de classe. « Pourquoi ne pas bâtir donc ensemble », s’est-il écrié, ajoutant que ce sera ainsi l’occasion d’aider, de se pardonner et de tourner la page « sombre » de Téhiri.
Pour le président du comité ad’hoc pour le retour de la paix à Téhiri, représentant de la communauté Malinké au sein dudit comité, Bakayoko Lassana, qui est né à grandi dans ce village, « après le mauvais temps, il faut passer à la paix ».
Peuplée de plus de 6 000 âmes, Téhiri, est l’un des plus gros villages du canton Nékédi, dans la sous-préfecture de Bayota. Depuis la crise, les femmes autochtones continuent d’utiliser et fréquenter le marché situé dans le quartier Bété et les allogènes en font de même au niveau du marché Malinké.