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La juriste designer Véronique Boa, un modèle de jeune entrepreneure (Interview)


  16 Janvier      65        Entreprenariat (257), LeaderShip Feminin (447),

 

Abidjan, 16 jan 2023 (AIP)- Véronique Boa, est une jeune entrepreneure ivoirienne d’une trentaine d’années issue d’Abengourou (Nord-Est, région de l’Indénié-Djuablin). Juriste d’entreprise, Véronique est également Designer. Armée de courage et de détermination, elle a su allier son activité professionnelle à sa passion pour l’art vestimentaire, ce qui lui a permis de créer une marque, « Véronique Boa », et d’ouvrir une maison de vente de ses créations et de conseils en image. Elle est ainsi un exemple pour la jeune génération.

Interview

AIP : Qui est Véronique Boa ?

Véronique Boa : Je suis Véronique Boa, fondatrice de la maison Véronique Boa. Je suis juriste d’entreprise et j’ai pour passion la mode. Aujourd’hui, par la grâce de Dieu, j’ai pu réaliser mon projet de showroom qui marque l’ouverture de la maison de vente de  mes nos créations et de conseils en image. C’était un travail acharné, plein de doute, mais voilà que la passion pour la mode a pris le dessus. On a la maison Véronique Boa qu’on présente modestement avec ses créations.

AIP : Vous êtes juriste de formation, pourquoi avoir choisi de vous investir dans l’art vestimentaire ? Parlez-nous de votre parcours dans le métier de designer.

Véronique Boa : Effectivement, j’ai fait des études de Droit, en avec pour spécialité Droit des affaires et fiscalités et un Master 2 en Management des ressources humaines, des diplômes obtenus en Côte d’Ivoire et en Suisse. Je prépare actuellement un Doctorat. Cependant, depuis toute petite, j’ai développé la passion pour l’art vestimentaire. Je dessinais mes modèles et je cousais les vêtements à l’aiguille pour mes poupées. Et toute petite, j’aimais bien m’habiller. Cette passion a grandi avec moi, et aujourd’hui, je dessine des vêtements pour les adultes.

Voulant professionnaliser ma passion, dans l’art vestimentaire, je me suis inscrite dans un centre de formation à distance afin de recevoir plus de connaissances dans ce domaine et obtenir un diplôme de Créateur de mode.

AIP : Vous êtes juriste de formation et vous exercez en tant que juriste d’entreprise à VITIB. Comment trouvez-vous le temps pour vous adonner à votre passion ?

Véronique Boa : Oui, c’est ma passion et je cours à sa matérialisation. C’est là le nœud gordien de mon affaire. Une citation dit que tout ce que tu feras avec passion, tu trouveras que c’est du travail. Ma passion pour le droit n’a d’égal que celle que j’ai pour la mode. Les deux s’équilibrent parfaitement. De sorte que je trouve le temps pour faire le droit. C’est vrai qu’aujourd’hui, je suis chef du Département juridique à VITIB Sarl, qui gère la zone franche de Grand-Bassam, mais je trouve aussi le temps de pouvoir allier cette passion-là au droit. Je suis vraiment passionnée des deux. En tant que designer, je ne couds pas, je créé des modèles et je fais les croquis. La modéliste, ma grande sœur les met en forme sur les mannequins et réalise la couture du vêtement.

AIP : Quelles sont les difficultés rencontrées dans la réalisation de votre projet ?

Véronique Boa : Les difficultés ont été essentiellement au niveau du financement du projet et de la logistique, à savoir trouver des modélistes et couturiers pour mettre en forme mes dessins.

AIP : Pensez-vous que le secteur de la mode ou du designer peut constituer un vivier pour l’entreprenariat jeune ?

Véronique Boa : Oui tout à fait surtout que le Premier ministre actuel a réaffirmé le 29 septembre 2021 à Abidjan, l’engagement du gouvernement à faire de l’industrie de la mode et du design, l’une des plus dynamiques du continent, en soutenant les acteurs du secteur. L’Etat pourra par exemple aider à la création d’écoles de haute couture (design et stylisme), mettre en place une facilité de prêt bancaire aux acteurs du secteur, instituer  et financer les fashions week comme c’est le cas à Dakar, au Nigeria, en Afrique du Sud, etc.

Si l’industrie de la mode prend toute sa place comme c’est le cas en France, aux USA, en Italie, elle peut non seulement générer des emplois mais aussi favoriser l’entreprenariat des jeunes.

AIP : Avez-vous une « recette » pour allier entreprenariat et activité professionnelle ?

Véronique Boa : Être entrepreneuse, c’est généralement être passionnée par ce que l’on fait, pouvoir y passer des heures. Et pourtant, vous devez certainement le savoir, l’entrepreneuriat c’est très hétérogène. C’est possible de bien gagner sa vie mais aussi de gagner très peu certains mois. Avoir un travail salarié à côté permet d’avoir toujours des rentrées régulières d’argent.

Ma Recette 1 : il faut savoir ne pas compter ses heures, accepter d’être fatiguée, accepter que certains jours seront meilleurs que d’autres. Le gros inconvénient d’être entrepreneuse et salariée, c’est qu’on doit gérer et être à fond tout le temps dans tous les deux domaines. Dans mon job de salarié, il y a des objectifs à réaliser, il faut se challenger constamment, être souriante, ne pas montrer sa fatigue ou sa mauvaise humeur.

Et dans mon business de fashion designer, je dois gérer une comptabilité, gérer ma relation avec les clients, réfléchir à une stratégie, créer, planifier, relancer. Autant te dire que mon cerveau est pire qu’en ébullition parfois. D’ailleurs, j’essaie de ne pas cumuler mes deux activités dans une même journée sinon c’est l’horreur.

Ma recette 2: Passion – organisation riment chaque journée. Travailler efficacement plutôt que longtemps : éliminer au maximum les distractions et trouver son équilibre le plus tôt possible.

AIP : En quoi a consisté le showroom organisé le 10 décembre 2022 ?

Véronique Boa : Le showroom me permet de présenter ma première collection qui comprend une soixantaine de pièces que j’ai créées, dessinées, sur une année de travail acharné. C’est donc l’occasion de les présenter au grand-public, les faire découvrir, présenter le style la maison Véronique Boa.

La particularité de ce showroom, désormais permanent et installé à Yopougon, c’est qu’il est composé d’un espace d’achat de pièces de créateurs, faites, en trois ou quatre modèles ou en pièce unique. C’est pour éviter les uniformes qu’on a fait ces créations. Ce showroom sert à présenter ces pièces de la collection « Univers », c’est-à-dire, l’univers Véronique Boa. C’est un univers pétillant, riche en couleurs jaune, rouge, vert. Généralement, les noir ont une couleur de peau très foncée, et ce sont des couleurs qui vont avec notre peau. A la mi-décembre, nous aurons la collection Capsule.

Outre le shopping, la particularité de cette maison, c’est qu’on aura un espace de conseils en image, conseils en style vestimentaire. Je suis en train de faire un diplôme en Conseil en image et je l’exerce déjà sur les réseaux sociaux.

Donc pour quelqu’un qui vient faire son shopping, elle a à côté d’elle, un styliste qui l’aide à choisir ses vêtements en fonction de sa morphologie, de sa carnation de peau, de son aura. Cela, pour que ses vêtements puissent le mettre en valeur. La maison Véronique Boa milite pour mettre davantage les femmes en valeur, leur permettre d’être sûres d’elles, d’être belles, d’être pétillantes, d’être intelligentes. Oui, la marque est conçue pour les femmes intelligentes, sûres d’elles et qui s’assument.

AIP : La création d’un showroom est assez novatrice, pourquoi avoir choisi ce canal et quels en sont les avantages ?

Véronique Boa : J’ai choisi ce canal novateur  parce qu’il est  important  de s’adapter à un consommateur qui devient à la fois, consommateur et acteur. Le but est de se faire connaitre et de développer l’identité de ma marque en véhiculant une image positive et dynamique. Alors  quoi de mieux qu’une salle d’exposition permanente où on y trouve des informations et des services stratégiques, dont des séances de coaching conseil en image sont également des moyens de fidéliser les showroomers.

Le showroom permet de toucher davantage une nouvelle clientèle, fidéliser l’ancienne et d’avoir un échange direct avec les clients.

AIP : Vous présentez une soixantaine de pièces. Nous sommes en Afrique et vous êtes Africaine, quelle est la marque, l’empreinte africaine dans vos créations ?

Véronique Boa : Franchement, je n’avais pas envie de m’identifier à tout ce qui est Africain, parce que j’avais l’impression que ça fait, cliché. Je ne suis pas une promotrice du panafricanisme. Je milite pour la globalisation, un monde planétaire ouvert à tous. Mais si je trouve que le tissu ou le pagne tissé m’inspire pour une collection, je l’utilise, sans pour autant m’identifier à tout ce qui est panafricanisme, parce que pour moi, le monde est un village planétaire. Le fait que ces créations soient faites par une Ivoirienne qui est Africaine, c’est aussi la mode africaine.

AIP : Pourquoi avoir choisi Yopougon pour l’implantation de votre boutique ?

Véronique Boa : Effectivement, la plupart des Designers sont à Cocody, parce que c’est le quartier chic où il y a un pouvoir d’achat. Yopougon, parce que c’est la plus grande commune d’Abidjan, en termes de superficie. Sa population est cosmopolite. On y trouve des riches, des moins riches et des pauvres. Cette population cosmopolite m’a vraiment attirée. Aussi, ma petite sœur est modéliste, elle habite Yopougon, et j’ai voulu l’associer au projet.

J’ai décidé d’explorer le terrain de Yopougon. On verra par la suite. C’est vrai que les gens sont assez frileux quand on parle de Yopougon, mais pour moi, la passion n’a pas de limites. Elle n’a pas de position géographique. Yopougon, c’est aussi Abidjan. Il n’y a pas que Cocody, Angré, Riviera.

AIP : Vous êtes une jeune dame, quel message avez-vous pour la jeunesse ?

Véronique Boa : J’ai à cœur d’ouvrir un centre de métiers pour jeunes filles. Je porte la cause féminine à cœur. Je voudrais dire qu’on peut tout faire. On n’a pas de limite. Il n’y a que le ciel qui est notre limite. On n’a aucune limite. Si tu veux, tu le peux. On peut dire que l’argent peut faire obstacle, je n’ai pas le temps, on peut se demander, est-ce que je vais y arriver ? On est dans les doutes. Mais il faut oser. Pour moi, il faut toujours oser. Je demande aux jeunes filles d’oser, d’être audacieuses et de rêver grand, parce que si tu es en train de rêver grand, si le rêve que tu es entrain d’accomplir est facile à faire, c’est que tu n’as pas rêvé grand. Ceci, parce que quand tu rêves grand, c’est difficile. Tu rencontres des obstacles. Et chaque échec est, pour toi, une leçon que tu apprends. Et cette leçon, te donne d’être de plus en plus forte. C’est à ce genre de femmes que je veux qu’elles s’identifient à travers ma marque.

Mon dernier mot, c’est de conseiller à tous d’allier travail et passion, c’est une puissance qui ne peut arrêter personne. On est tous puissants à notre niveau et Dieu nous a donné à chacun de nous, une mission. Donc l’important est de savoir, quelle est la mission que Dieu t’a donnée et de pouvoir l’accomplir. Nous devons poser les fondations, des fondements solides sur lesquelles viendront bâtir les générations futures. C’est l’innovation que j’apporte à mon niveau, c’est le développement durable, la responsabilité sociétale de mon entreprise. La jeunesse est l’espoir. Elle se doit d’oser, d’être audacieuse et de vivre sa passion. C’est mon message pour la jeunesse à l’occasion de ce nouvel an.

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