Johannesburg, 31/12/2024 -(MAP)- La malnutrition et en particulier le «retard de croissance infantile» ont un impact socio-économique grave en Afrique du Sud et demeurent un problème critique pour le pays, ont indiqué mardi des économistes.
Le ministre de la Santé, Aaron Motsoaledi, a récemment révélé que plus de 1 000 enfants étaient morts de malnutrition aiguë sévère au cours des deux dernières années en Afrique du Sud.
«Il est regrettable de constater qu’environ 24 % des décès d’enfants en Afrique du Sud soient dus à une malnutrition sévère et que près de 25 % des enfants de moins de cinq ans souffrent d’un retard de croissance», a déclaré Mervyn Abrahams, économiste et coordinateur du Programme justice économique et dignité (PMBEJD).
Il a indiqué que la malnutrition n’est pas seulement une question de santé, mais aussi de développement économique et de croissance, arguant qu’elle se traduit par un faible niveau d’éducation, un développement économique et une productivité plus faibles.
Le retard de croissance, explique-t-il, affecte les capacités cognitives des enfants et, sans qu’ils en soient responsables, ces enfants ne réussiront pas aussi bien à l’école. Lorsque ces enfants entrent sur le marché du travail à l’âge de 21/22 ans, ils sont plus susceptibles de commencer comme ouvriers et cela affecte leur capacité à travailler dans une économie en évolution rapide et constante, déplore-t-il.
M. Abrahams estime, à cet égard, que l’Afrique du Sud doit s’attaquer à la malnutrition et au retard de croissance infantiles en tant qu’impératifs économiques, sanitaires et de dignité humaine.
Le pays est confronté à un problème majeur en matière d’insécurité alimentaire des ménages, bien qu’il exporte suffisamment de produits à l’étranger, a souligné l’expert, notant que le principal problème était l’accès à la nourriture dans un pays où les prix des denrées alimentaires étaient extrêmement élevés, tandis que les salaires et les aides sociales étaient très bas.
La sécurité alimentaire en Afrique du Sud est à son point le plus bas depuis une décennie, tandis que les taux de malnutrition infantile restent un problème majeur, selon un nouvel indice de sécurité alimentaire publié récemment.
«Les taux de malnutrition infantile dans le pays continuent d’augmenter, avec une prévalence de 5 % d’émaciation et des risques graves pour les enfants touchés», souligne l’indice.
