Johannesburg, 13/12/2024 (MAP) – L’intégrité des frontières de l’Afrique du Sud demeure une préoccupation constante, car des terroristes internationaux ont réussi à entrer et sortir du pays, a indiqué, jeudi devant le Parlement, le ministre à la Présidence en charge de l’Agence de sécurité de l’État (ASS), Khumbudzo Ntshavheni.
«L’agence accorde la priorité aux enquêtes visant à déterminer si l’Afrique du Sud est utilisée comme plaque tournante logistique pour les organisations terroristes opérant dans la région», a déclaré Mme Ntshavheni en réponse à des questions de députés sur les menaces terroristes qui pèsent sur le pays.
Elle a reconnu que des terroristes internationaux avaient, par le passé, réussi à entrer dans le pays, en utilisant des documents de voyage et d’identité sud-africains et également en exploitant le processus d’asile.
La responsable a, à cet égard, souligné que même si l’Agence de sécurité de l’État avait alerté, en juillet dernier, les autorités au sujet de ressortissants libyens en formation lors d’un entraînement militaire à Mpumalanga (273 km de Pretoria), il n’a pas pu être prouvé qu’ils étaient en Afrique du Sud pour des raisons autres que la formation d’agents de sécurité.
Quatre-vingt-quinze Libyens ont été arrêtés, le 26 juillet dernier, lors d’une descente dans un camp d’entraînement militaire secret présumé. Le camp a été découvert dans une ferme de White River, dans la province de Mpumalanga, à environ 360 km au nord-est de Johannesburg, a déclaré la police.
«L’Agence travaillait avec ses homologues régionaux pour recueillir des renseignements, afin d’identifier tout lien entre les entités terroristes actives dans la région», a-t-elle déclaré.
Mme Ntshavheni a ajouté que les frontières étendues et poreuses de la région, caractérisées par des contrôles inefficaces à plusieurs points d’entrée terrestres et maritimes et des zones reculées non accessibles aux patrouilles frontalières, pourraient constituer une brèche permettant aux suspects terroristes d’entrer illégalement en Afrique du Sud.
«Certains de ces suspects terroristes auraient également pu s’associer à des terroristes locaux ou à des individus partageant les mêmes idées pour exécuter ou planifier des attaques terroristes en Afrique du Sud», a-t-elle dit.
Au cours des dernières années, la menace terroriste s’est fait de plus en plus présente en Afrique australe. Les groupes terroristes, qui représentaient autrefois un danger à l’échelle locale, ont acquis une envergure mondiale et ont décentralisé leurs activités, se servant des médias sociaux, des combattants étrangers et du trafic pour soutenir et mener à bien leurs actes de terreur, selon des rapports onusiens.