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La migration due au changement climatique, une bombe à retardement en Afrique (OAM)


  3 Juillet      54        Environnement/Eaux/Forêts (7311), Migration (578),

 

Le Cap (Afrique du Sud), 03/07/2023 -(MAP)- Les vagues de migrations et de déplacements attendues en Afrique en raison du changement climatique constituent une bombe à retardement qui menace le continent si des stratégies appropriées ne sont pas mises en place pour y remédier, a indiqué la directrice de l’Observatoire africain des migrations (OAM), Namira Negm.

«Une attention particulière doit être accordée à ce phénomène en assurant le financement nécessaire pour prévenir l’exacerbation de la prochaine crise migratoire et réduire ses effets destructeurs sur l’Homme, la nature, la vie et les économies», a déclaré Mme Negm lors d’une rencontre organisée récemment au Cap (1.467 km de Pretoria) par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) sous le thème «Changement climatique et mobilité humaine».

Elle a ainsi mis en garde que le changement climatique est l’un des principaux moteurs de la migration sur le continent africain, aux côtés des conflits, notamment en Afrique de l’Est, dans la Corne de l’Afrique et en Afrique australe.

Mettant l’accent sur la nécessité d’élaborer des plans et des politiques adéquates pour assurer une gestion efficace de ce phénomène, elle a tiré la sonnette d’alarme sur les conséquences néfastes du mouvement de plus de 100 millions d’Africains durant les prochaines années à l’intérieur de leurs pays ou vers les pays voisins, selon les statistiques de la Banque mondiale.

«Une personne sur huit dans le monde est soit un migrant, soit a été déplacée de force en raison de facteurs tels que les conflits, la persécution, la dégradation de l’environnement ou le manque de sécurité et d’opportunités», a-t-elle poursuivi.

Elle a rappelé, à cet égard, l’adoption en juin dernier de la Déclaration de Rabat lors d’une session de haut niveau sur la santé des réfugiés et des migrants, organisée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’OIM, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), avec la participation des représentants de 50 États membres de l’ONU, d’observateurs et de représentants d’organisations humanitaires et de la société civile.

Mme Negm a signalé ainsi que de grands efforts internationaux et régionaux sont déployés pour protéger les migrants et les réfugiés, notant que le fait de s’appuyer uniquement sur l’approche sécuritaire pour faire face à la migration irrégulière est susceptible d’exacerber les atteintes aux droits de cette catégorie vulnérable qui souffre déjà des violations perpétrées par les gangs de passeurs et de trafiquants d’êtres humains.

«Ainsi, il est devenu urgent de reconsidérer les mécanismes de protection des immigrés irréguliers, d’une part, et le droit des États à contrôler leurs frontières face aux arrivées irrégulières, de l’autre, afin de suivre le rythme des changements qui se produisent sur le terrain, contribuant à l’augmentation constante de la migration irrégulière», a-t-elle soutenu.

Par ailleurs, Mme Negm a jeté la lumière sur les efforts de l’OAM dans le domaine de l’amélioration de la délivrance des données liées à tous les types de migrations sur le continent pour soutenir les décideurs africains.

Elle a, de même, relevé que l’Observatoire se penche actuellement sur le lancement de deux nouveaux projets dans les domaines de la santé et de l’agriculture, en coopération avec des organismes étatiques et des organisations internationales spécialisées telles que la FAO et le Haut-Commissariat aux réfugiés et l’OIM, afin de proposer des solutions concrètes pour limiter la migration rurale vers les villes.

Cette rencontre a été organisée dans le cadre d’une série de tables rondes tenues les 30 juin et 1er juillet avec la participation de la directrice de l’OIM, Amy Pope, ainsi que d’éminents experts et chercheurs sur les questions de migration africaine.

Les tables rondes ont porté également sur des questions liées à l’intégration régionale, la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), la mobilité de la main-d’œuvre, la protection sociale, ainsi que la contribution des jeunes à l’élaboration des politiques migratoires, de retour et de réintégration durables.

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