Abidjan, 25 mai 2024 (AIP) – Des données analysées par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) ont révélé que la pandémie de COVID-19 a annulé plus d’une décennie de progrès en matière d’espérance de vie, renforçant la nécessité pour les pays de s’entendre sur un traité mondial sur les pandémies afin de protéger les générations futures.
Selon l’agence sanitaire mondiale des Nations Unies, entre 2019 et 2021 – les premières années de l’urgence sanitaire mondiale – l’espérance de vie dans le monde a chuté de 1,8 an pour atteindre 71,4 ans, soit le niveau de 2012, a rapporté le site ONU.Info, le vendredi 24 mai 2024.
Réagissant à ces conclusions, le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a souligné la fragilité des avancées sanitaires mondiales face à des situations d’urgence sans précédent comme la pandémie, qui a causé plus de sept millions de décès confirmés. « En deux ans seulement, la pandémie de COVID-19 a effacé une décennie de progrès en matière d’espérance de vie », a déclaré Dr Tedros.
Au niveau régional, les Amériques et l’Asie du Sud-Est ont été les plus touchées par le nouveau coronavirus, avec une baisse de l’espérance de vie d’environ trois ans. En revanche, les pays du Pacifique occidental ont été très peu touchés au cours des deux premières années de la pandémie, avec de faibles pertes d’espérance de vie et d’espérance de vie en bonne santé.
Le rapport de l’OMS sur les statistiques sanitaires mondiales 2024 a confirmé que la COVID-19 était la troisième cause de décès dans le monde en 2020 et la deuxième un an plus tard. Le coronavirus était également la principale cause de mortalité dans les Amériques en 2020 et 2021.
Avant la pandémie, les maladies non transmissibles restaient la principale cause de mortalité, selon l’OMS, représentant 74 % de tous les décès en 2019. Pendant la pandémie, les maladies chroniques telles que les cardiopathies et les accidents vasculaires cérébraux, le cancer et la démence ont été à l’origine de 78 % des décès non liés à la grippe aviaire.
La malnutrition, la dénutrition, le surpoids et l’obésité sont d’autres causes majeures de décès. En 2022, plus d’un milliard de personnes âgées de cinq ans et plus souffraient d’obésité, tandis que plus d’un demi-milliard présentaient une insuffisance pondérale.
« La malnutrition chez les enfants était également frappante », indique le rapport de l’OMS, « avec 148 millions d’enfants de moins de cinq ans souffrant d’un retard de croissance – trop petits pour leur âge -, 45 millions souffrant d’émaciation – trop maigres pour leur taille – et 37 millions de surpoids ».
Le rapport de l’OMS a également mis en lumière les difficultés rencontrées par les personnes handicapées, les réfugiés et les migrants. En 2021, environ 1,3 milliard de personnes, soit 16 % de la population mondiale, souffraient d’un handicap. « Ce groupe est affecté de manière disproportionnée par les inégalités de santé résultant de conditions évitables, injustes et inéquitables », insiste l’OMS.
Malgré les multiples revers pour la santé publique causés par la COVID-19, l’agence sanitaire de l’ONU a insisté sur le fait que des progrès ont été réalisés en vue de parvenir à une meilleure santé pour tous, conformément aux Objectifs de développement durable (ODD).
Dans le même temps, 585 millions de personnes supplémentaires ont aujourd’hui accès à la couverture sanitaire universelle. Pour tenter de prévenir une future pandémie, l’OMS mène des discussions extrêmement complexes avec les États membres des Nations unies afin de rédiger et de négocier une convention visant à convenir des mesures collectives qui devront être prises par les gouvernements du monde entier.