Johannesburg, 29/11/2024 (MAP) – Le Président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a reconnu vendredi la persistance de la pauvreté dans le pays, 30 ans après la fin du régime ségrégationniste de l’apartheid.
Dans son discours annuel devant le Conseil national des provinces sur les efforts visant à réduire la pauvreté et à lutter contre le coût élevé de la vie, M. Ramaphosa a admis que le gouvernement avait encore du mal à éliminer la pauvreté et les inégalités, citant le taux de chômage record (près de 33%) et les échecs dans la prestation de services comme des obstacles à une société plus équitable.
Même si le taux de pauvreté en Afrique du Sud a diminué de 71 % en 1993 à 56 % en 2010, de nombreuses familles ont du mal à satisfaire leurs besoins fondamentaux comme la nourriture, l’eau, l’électricité et le transport, a-t-il déploré.
Notant que la fin de la pauvreté et des inégalités en Afrique du Sud nécessite une transformation sociale et économique fondamentale, il a reconnu que l’Afrique du Sud a été confrontée à de graves contraintes et défis sur son chemin de développement.
Le chef de l’Etat et président du Congrès National Africain (ANC au pouvoir) a particulièrement cité la capture de l’État, la corruption, les faux pas politiques, les troubles civils, les rivalités géopolitiques et le changement climatique en tant que principales contraintes.
Il a de même déclaré que l’urbanisme de l’apartheid, qui maintenait les Noirs à distance, contribuait à la pauvreté en Afrique du Sud. «L’une des conséquences de cette situation est que des millions de Sud-africains, en particulier les pauvres et la classe ouvrière, dépensent une grande partie de leurs revenus en frais de transport», a-t-il expliqué. Citant des études, M. Ramaphosa a indiqué que les ménages pauvres peuvent consacrer plus d’un tiers de leurs revenus uniquement aux transports.
La sécurité alimentaire en Afrique du Sud est à son point le plus bas depuis une décennie, tandis que les taux de malnutrition infantile restent un problème majeur, selon un nouvel indice de sécurité alimentaire publié jeudi.
«Les taux de malnutrition infantile dans le pays continuent d’augmenter, avec une prévalence de 5 % d’émaciation et des risques graves pour les enfants touchés», souligne l’indice.
Le Dr Sufang Guo, responsable de la santé de l’Unicef en Afrique du Sud, a déclaré que la prévalence de l’émaciation chez les enfants sud-africains a doublé, passant de 2,5 % en 2016 à 5 % en 2024 et les enfants souffrant d’émaciation sévère représentent 3,2%.