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L’accès équitable des populations africaines aux soins de la santé, tributaire de l’accroissement des dépenses dédiées au secteur (rencontre)


  18 Novembre      23        Société (44856),

 

Marrakech, 18/11/2022 (MAP) – Les participants à une session organisée dans le cadre de la Première Conférence africaine sur les risques en santé, ont souligné vendredi, à Marrakech, que l’accès équitable des populations africaines aux soins de santé demeure tributaire de l’augmentation des dépenses dédiées à ce secteur.

Les intervenants à cette session tenue sous le thème « Le financement de la santé, responsabilités des Etats et soutenabilité financière », ont été unanimes à relever l’impératif de changer de paradigmes dans le cadre du financement du secteur de la santé en mettant en place des mécanismes innovants et durables et en investissant davantage dans la prévention et la digitalisation.

Intervenant à cette occasion, le directeur général de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), M. Hassan Boubrik, a relevé que la Vision Royale relative à la réforme du secteur de la santé a été concrétisée progressivement à travers le lancement de plusieurs initiatives et chantiers ayant pour objectifs de garantir l’accès équitable des citoyens aux soins de la santé.

Il s’agit notamment de l’adoption et la promulgation en 2002, de la loi n° 65-00 portant code de la couverture médicale de base, l’entrée en vigueur en 2007 du régime de l’Assurance maladie obligatoire de base (AMO) pour les fonctionnaires et salariés des secteurs public et privé, le déploiement en 2008 d’une expérience pilote du RAMED avant sa généralisation en 2012, l’extension en 2015 du régime de l’AMO aux étudiants, et le lancement en 2021 de la mise en œuvre du projet de généralisation de la protection sociale, a-t-il expliqué.

« Ces avancées notables ont permis à notre système de santé de faire preuve d’un haut niveau de résilience face à la crise sanitaire de la Covid-19 », a-t-il fait remarquer, relevant que la pandémie a aussi mis en exergue un ensemble de difficultés au niveau de notre système de santé et de la couverture médicale de certaines catégories professionnelles et sociales.

Dans ce cadre, M. Boubrik a mis l’accent sur deux leviers pour promouvoir le secteur et la qualité des soins. Le premier se rapporte à la nécessité d’assurer un financement durable du système de la santé, et permettre aux citoyens un accès aux soins de qualité alors que le deuxième concerne la réforme du système de santé, la mise à niveau et l’extension de l’offre de soins, a-t-il précisé.

Depuis le lancement de la Généralisation de la protection sociale, des avancées importantes ont été enregistrées dans ce sens, a-t-il indiqué, relevant que l’AMO va de plus en plus jouer un rôle important dans le financement du système de santé marocain, qui est aujourd’hui financé essentiellement par l’Etat.

De son côté, le cancérologue, Dr. David Khayat, a relevé que l’augmentation des prix des cigarettes et la promulgation de lois interdisant de fumer en lieux publics dans certains pays n’ont pas permis de réduire de façon significative le nombre de fumeurs.

Dans ce contexte, cet oncologue a recommandé d’investir dans l’innovation pour la réduction des risques de santé, en proposant des produits alternatifs pour les grands fumeurs qui ont des difficultés pour le sevrage.

M. Khayat a appelé à accompagner ces fumeurs de cigarettes trouvant des difficultés pour le sevrage, en leur proposant des produits à risques réduits, dont le tabac chauffé, la cigarette électronique et la « Snus ».

Pour sa part, Dr. Delon Human, médecin et expert en réduction des risques liés à l’alimentation, à l’alcool et au tabac, a fait remarquer que les principales maladies chroniques (cancer, diabète, maladies cardiovasculaires et pulmonaires) ont des effets dévastateurs sur la société, la production économique, et représentent les premiers facteurs de mortalité en Afrique.

« Les modèles de financement du secteur de santé doivent intégrer ces maladies chroniques en investissant surtout dans la prévention à travers la sensibilisation aux dangers du tabagisme, l’excès de consommation d’alcool et la nécessité d’adopter des régimes alimentaires sains », a-t-il expliqué.

L’investissement dans la prévention permettra aux pays africains de limiter la progression des principales maladies chroniques, qui ont de grandes conséquences socio-économiques sur les économies des pays africains, a-t-il insisté.

Le spécialiste de la Médecine des voyages et maladies tropicales, Pr. Eyal Leshem, a quant à lui, partagé l’expérience de l’Etat d’Israël dans le domaine de la promotion de la santé par la réforme économique, mettant l’accent sur la performance du système de santé de cet Etat du Proche-Orient, qui a permis la réduction de la mortalité infantile de 10 fois durant les 50 dernières années.

Dans ce contexte, il a fait savoir qu’Israël dépense 7,5% de son PIB pour les soins de santé, alors que tous les citoyens sans exception de ce pays disposent d’une couverture médicale leur permettant un accès aux offres de soins.

De son côté, le secrétaire général de l’association sénégalaise des cliniques privées, Dr. Serigne Falilou Samb, a relevé que le secteur privé vient en complément et non en concurrence du secteur public de la santé dans ce pays de l’Afrique de l’Ouest, mettant l’accent sur le rôle important du secteur privé dans la satisfaction des besoins en santé au Sénégal.

Dans ce contexte, il a passé en revue les enjeux de la santé au Sénégal, dont 23% de la population est concentré dans la capitale Dakar, ce qui représente un défi de taille pour l’Etat sénégalais en matière de soins, a-t-il dit.

Placée sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, la première Conférence africaine sur la réduction des risques en santé connait la participation de décideurs, d’experts, de spécialistes et de professionnels africains et internationaux.

Initiée par le ministère de la Santé et de la Protection sociale, en partenariat avec le ministère des Affaires étrangères, de la Coopération Africaine et des Marocains Résidant à l’Etranger, du ministère de l’Industrie et du Commerce, du ministère de l’Economie et des Finances, et de l’Association Marocaine de Médecine Addictive et Pathologies (MAPA), cette conférence internationale rassemble des expertises africaines et internationales afin de réfléchir sur les aspects de la santé dans des concepts élargis de politiques de santé publique, mais aussi pour ériger les piliers de la santé au futur, repenser la santé dans ses aspects organique, psychologique, économique, social et environnemental, en travaillant conjointement à une santé africaine commune moyennant également la culture, l’éducation et l’enseignement.

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